Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dans le carquois
10 mai 2010

-> Grindhouse

Allez, on se fait une spéciale Adaptation de comics, un double programme comme au temps des drive-in des années 50 avec en exploitation ce soir  IRON MAN 2 et KICK-ASS.


Iron_Man_2IRON MAN, ca avait été la bonne surprise de 2008. Film fun, décomplexé, jouant aussi bien sur  la carte des effets spéciaux à gogo que sur celui de l'humour et du charisme de Robert Downey Jr. Un film qui ne pète pas plus haut que son cul, mais qui délivre quand même son comptant d'adrénaline et  de divertissement. C'est dire si un IRON MAN 2 était plutôt attendu. Et attendu, ce deuxième opus l'est, mais dans le sens où le scénario déroule de façon très convenue une intrigue qui nous avait été déjà largement dévoilé par la bande-annonce. Car si on a pour deux sous de jugeotte, la BA vous donne quasiment en pâture la structure narrative du film. Ca n'aurait pas été un problème si le réalisateur nous en avait montré plus. Hélas, niveau action, on est très loin du compte. Il y a,  en tout et pour tout, trois scènes d'action qui sont toutes décevantes. La première par sa rapidité (a peine le temps d'enfiler l'armure portable que le vilain est à terre), la seconde est ridicule et surtout n'a aucune motivation cohérente ou crédible (si ce n'est que ca arrangeait le scénariste que ca se passe comme ça), quand à la troisième, elle manque tout simplement d'envergure (et pourtant, bordel, y avait de quoi faire avec la War Machine). Peu de surprise donc, et même pas le plaisir de retrouver l'ambiance du premier film. Certes, Downey Jr cabotine un maximum pendant la première demi-heure, mais de façon assez mécanique, forcée par le scénario là encore. La scène de l'audition face à la commission sénatoriale est à ce titre assez exaspérante. Tony Stark y fait assaut de bons mots, mais le cœur n'y est pas, car il n'y a pas vraiment d'enjeu si ce n'est que le scénariste voulait qu'on retrouve l'égoïste hautain qu'il n'est plus. Et tout est à l'avenant. Rarement on aura autant vu les grosses ficelles du scénario hollywoodien saucissonnées un film à ce point. Prévisible, ne tenant absolument pas ses promesses (même Scarlett Johansen en Black Widow est ridicule avec sa façon de poser après chaque coup de tatane), ce deuxième opus est une vraie deception. Ca se laisse regarder, c'est fun,  y a des clins d'œil rigolo aux comics (et aux futurs films Marvel), mais ca ne se  laissera pas revoir aussi agréablement que le premier.

Kick_assPassons maintenant à KICK-ASS. Lorsque Mark « J'ai écris les meilleurs comics du monde ses dix dernières années et Hollywood est à mes pieds, mais je reste très modeste » Millar et John « Mon second creator-owned a quand même mieux marcher que GRAY AREA mais c'était pas dur » Romita Jr ont lancé la mini-série KICK-ASS, ils partaient d'un point de départ simple, mais redoutable. Imaginer ce qui se passerait si un ado enfiler réellement une cagoule pour combattre le crime dans la rue. Bien évidemment, tout le monde se foutrait de sa gueule et il se ferait laminer par les premières petites frappes qu'il croiserait. Mais ce serait toujours l'occasion d'une satire rigolote des comics, de leurs codes et de leurs fans. Sauf que quand on s'appelle Millar, on a de très bon pitchs, mais on a tendance à les saloper en faisant de l'esbroufe. Et que je te fous mon parti-pris de réalisme aux orties et que je te rajoute un pseudo-Batman et une gamine super-héroïque qui peut faire des trucs de tarés juste parce que elle s'est entraînées hyper-longtemps et hyper-fort... bref, de quoi décrédibiliser tout le propos de départ. Avec cette faiblesse inhérente à l'histoire, on ne peut donc pas en vouloir à Matthew Vaughn, c'est dans l'intrigue de base, il n'avait pas trop le choix. Malgré tout, force est de constater qu'il a réussi à faire d'une force une faiblesse. Avec KICK-ASS, il emballe aussi bien une comédie réussie qui caricature les grands films de super-héros en détournant leurs codes (avec un gros travail de pastiches musicales sur la BO, si vous avez l'oreille vous reconnaîtrez sans mal des thèmes tirés de SPIDER-MAN ou des BATMAN de Burton)  qu'un puissant film d'action survolté et formellement étonnant (il faut voir le gunfight assez hallucinant filmé du point de vue de Hit Girl, comme si l'on jouait à un FPS sur console). Il n'y a que la partie comédie adolescente qui est un peu foireuse avec l'idylle entre le héros et la trop belle lycéenne auquel on peut avoir du mal à adhérer. Pour le reste, KICK-ASS est un film assez jouissif autant pour les familiers de comics que pour les non-initiés. Une vraie bonne petite surprise. On espère donc qu'il n'y aura pas de KICK-ASS 2 dans l'avenir.

Publicité
Commentaires
Publicité