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Dans le carquois
25 septembre 2009

FAKER de Mike Carey et Jock

Faker_TP_covFaker est une mini-série en six épisodes, parue chez le label adulte de DC Comics, Vertigo. C'est à deux poids lourds du label  qu'on la doit.  Mike Carey sortait à l'époque d'un long run sur LUCIFER et écrivait HELLBLAZER tout en commençant à faire son trou chez Marvel. Le dessinateur anglais Jock, lui, venait de terminer l'acclamée  série LOSERS. Ca aurait pu être l'ouvree de la consecration. Hélas, on doit noter comme une grosse déception au final.

 

Faker_02_p01FAKER nous raconte l'histoire d'un groupe de jeunes étudiants d'une université du Middle West américain qui partage la même maison. Il y a là Jessica Kidby, une entreprenante jeune femme qui sait user de ses charmes pour manipuler et arriver à ses fins. A ses cotés, on rencontre également Yvonne, une hacker sexy. Chez les garçons, il y a Sack, qui est à l'université grâce à une bourse sportive et qui doute de lui depuis qu'il a appris qu'il était en fait le fils de l'amant de sa mère. Et pour terminer, Marky, mec déluré et nymphomane, qui assume sa bisexualité. Après les vacances d'hiver, tout ce petit monde se retrouve au sein d'une fête organisée au sein de la fac. Le petit groupe    s'isole pour prolonger la fête dans un laboratoire. Mais la biture party va avoir des conséquences désastreuses.

 

En effet, au réveil, nos quatre amis retrouvent leur cinquième locataire, Nick Philo. Garçon sage et intelligent, bien sous tout rapport et toujours de bon conseil, il joue un rôle de tempérance et de médiateur dans le petit groupe. Mais très, vite, un malaise s'installe. A part ses quatre compagnons, personne ne semble connaître Nick Philo. A l'université comme à son ancien travail et même une ex.  Et l'histoire prend un tour encore plus horrible lorsque Nick commence à se decomposer dans sa chambre. Pour nos amis, les faits de relient et la vérité se fait jour. Nick n'a tout simplement jamais exister. Pire, il est même le produit de leurs quatre imaginations réunies. En enquêtant, Marky découvre que le labo où ils ont fait la fête est le lieu d'expériences nouvelles. Et qu'un produit répondant au doux nom d'Angel Kiss pourrait bien être à l'origine de leurs soucis.

 

Faker_02_p13On n'ira pas plus loin pour déflorer la fin, mais aussi pour marquer que c'est à ce moment que le scénariste nous perd un peu. En effet, lorsque Carey nous présente ses personnages, il excelle vraiment dans leur caractérisation. Chacun ont leurs passés et leurs failles, leurs qualités et leurs défauts, qui nous les rendent éminemment sympathiques. On prend plaisir à les voir évoluer et à suivre leurs relations. Mais, dès que le mystère d'Angel Kiss se fait jour et qu'on abandonne la vie quotidienne du petit cercle, on décroche. Carey nous embarque en effet dans une histoire de projet gouvernemental façon X-Files. Cela a  certes le mérite de fournir une explication et de fournir artificiellement un peu d'action. Mais, au final, cependant, cette explication enlève tout charme horrifique à ce que Carey avait commencer à nous raconter. Pire, il n'en profite pas pour faire évoluer ses personnages, qui restent dans les clous établis depuis le début. Et les inévitables morts, du coup, ne gagnent rien en impact émotionnel. C'est un peu de l'écriture en mode automatique auquel on assiste dans le dernier acte de l'histoire. Et la conclusion n'apporte pas grand chose, si ce n'est un peu de cynisme de bas étage.

 

Après une première partie de haute volée, l'histoire est donc une semi-déception d'un point de vue scénaristique. D'un point Faker_02_p16de vue graphique, par contre, c'est une déception totale. Jock nous avait éblouit dans LOSERS par son storytelling maîtrisé, sa gestion des ombres et ses angles de vue de fou. Ici, c'est à un véritable bâclage auquel on a droit. La narration est parfois fouillie, les personnages  tout simplement pas reconnaissables à certains moments. Les angles de vue restent très sage et l'encrage semble, surtout vers la fin, avoir été barbouillé en quatrième vitesse. Un très bon scénariste qui se perd en cours d'histoire, un brillant dessinateur qui semble avoir été peu inspiré par le sujet, c'est un peu le triste constat que l'on peut faire sur FAKER. Cette mini-série démontre que l'on peut réunir les meilleurs auteurs du monde, on aura pas forcément le meilleur comics qui soit. Ici, l'alchimie ne s'est visiblement pas fait.

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