La fin des temps va mieux, merçi
*Lu AUTHORITY #1-4
d'Abnett, Lanning et Coleby. STORMWATCH PHD #15 et WILDCATS #4. Plus
les back-ups des premiers numéros Worldstorm (DC/Wildstorm).
Je me permets donc un petit panorama de l'opération Wold's End.
Après les événements de NUMBER OF
THE BEAST, les principaux titres super-héros de Wildstorm sont
relancés dans une nouvelle direction. Désormais, les Wildcats,
Stormwatch, Gen 13 et Authority vivent dans un monde apocalyptique où
la survie est un combat de chaque instant. Surnommé World's End, cet
événement permet à de nouvelles équipes créatives de repartir
sur de nouvelles bases.
AUTHORITY de Dan Abnett, Andy Lanning
et Simon Coleby.
Jusqu'ici considérée comme l'équipe
la plus puissante de l'univers, opérant à des niveaux galactiques,
dimensionnelles et temporelles sans commune mesure avec les autres
héros, le groupe créé par Warren Ellis n'est plus que l'ombre de
lui même et n'a plus autorité sur le monde comme elle le pensait
auparavant. Privés de leurs membres les plus puissants et du Porteur
qui leur permettait de se déplacer de dimensions en dimensions, les
survivants sont maintenant coincé dans une version apocalyptique de
Londres, avec des pouvoirs largement diminués. Pour Hawksmoor,
Swift, l'Ingénieur et Midnighter, la culpabilité d'avoir échoué à
protéger un monde qu'ils s'étaient évertués à défendre est
difficile à gérer.
Fini l'action à grand spectacle avec
ce relaunch. A jouer la surenchère en permanence, la série
AUTHORITY s'était lancée dans le jeu perdu d'avance d'égaler ses
12 premiers numéros fondateurs. Abnett et Lanning jouent donc la
carte du contre-pied. L'équipe la plus puissante se retrouve
complètement impuissante, à peine capable de faire face aux menaces
qui l'entourent. Un jeu auquel le duo de scénaristes s'était déjà
adonné réguliérement, et avec succès, du temps où ils
officiaient sur la Legion pour DC. Ici, pour le moment, les premiers
épisodes se sont révélés plutôt faiblards, hormis une
confrontation Eidolon-Midnighter assez remarquable par sa portée
morale. C'est d'ailleurs là une caractéristique conservé par
Abnett et Lanning des séries précédentes: les héros doutent en
permanence de leurs droits à jouer les dieux sur Terre. Maintenant
déchus, leurs réflexions n'en sont que plus intéressantes.
WILDCATS de Christos Gage et Neil Googe
Dans l'ancien building d'Halo, les
Wildcats se sont réunis pour tenter de sauver les survivants de la
côte Ouest des Etats-Unis. Il tente également de contenir Mr
Majestic, leur ancien allié. Celui-ci tente de reconstruire une
enclave kherane sur Terre. Mais son petit paradis ressemble beaucoup
à une dictature eugéniste.
Alan Moore avait décrit Khera comme
une civilisation arrogante et fasciste. Gage s'en inspire pour
dépeindre le paradis de Majestic. Seul ce dernier décide qui peut y
entrer, et ce sont généralement ceux dont il est sûr qu'ils ne
s'opposeront pas à lui. Quatre Wildcats sont d'ailleurs invités à
le rejoindre et le scénariste laisse planer le doute quant au fait
que l'un d'eux pourrait être tenté de trahir ses amis. Plus coloré
et optimiste qu'Authority, Wildcats a un ton moins cynique que les
autres séries World's End et laisse entrevoir des notes d'espoir
dans ce monde de destruction. Dans sa construction, la série tranche
d'ailleurs d'avec ses confrères, se rapproche plus d'un team book
facon X-MEN de la belle époque. Entre respect de la continuité,
caractérisation des personnages et dynamique de groupe, Gage suit à
la lettre la recette de Papa Claremont, avec la même propension à
charger les dialogues en plus. On ne lui en voudra pourtant pas, tant
lire une série comme Wildcats s'avère rafraîchissant.
GEN 13 de Scott Beatty et Mike
Huddleston
De loin, la série la moins
convaincante à la lecture des premiers épisodes. Perdu dans un
nexus de téléportation durant la catastrophe, les ados de Gen13 se
retrouvent projetés dans un monde apocalyptique dont ils ne
comprennent pas les tenants et les aboutissants, à l'inverse des
autres séries où les protagonistes étaient présents.
Même servie par les dessins de Mike
Huddleston, l'intrigue peine à décoller. Les lecteurs ayant lu les
autres séries Wildstorm ont trois à quatre wagons d'avance sur les
héros qui peinent à comprendre ce qui se passent. Un choix
scénaristique qui rend la lecture d'autant plus laborieuse.
STORMWATCH: PHD de Ian Edginton et
Leandro Fernandez.
L'équipe de l'ONU est de nouveau réuni
sous la houlette de Jackson King et tente d'aider l'humanité du
mieux qu'elle peut, depuis le satellite Skywatch et grâce à son
système de téléportation.
Gage avait présidé au retour de
l'ancienne équipe dans les pages de la première version de PHD,
c'est à Ian Edginton qu'il revient de les remettre sur le devant de
la scène. C'est un retour dans le Wildstorm Universe puisque c'est à
lui que l'on doit la courte série THE ESTABLISHMENT. L'un des
personnages de cette série, Jon Drake, y fait d'ailleurs une
apparition. Concrètement, STORMWATCH retrouve l'esprit perdu
d'AUTHORITY. Grâce à sa technologie, l'équipe peut agir à un
niveau global, même si de façon plus modeste qu'auparavant. Comme
au temps de Warren Ellis sur le seconde volume de la série, le focus
se fait essentiellement sur le couple dirigeant, Jackson King et
Christine Trelane. Avec Stormwatch sous leur ordre, ils détiennent
le plus puissant des pouvoirs entre leurs mains et de leurs décisions
dépendent peut-être l'avenir de l'humanité.
Par son coté « petite poche
privée », l'univers Wildstorm permet une réflexion plus
approfondie sur le genre super-héroïque. Les scénaristes peuvent
aller jusqu'au terme de leur logique. Si les menaces deviennent de
plus en plus puissantes, il est normal qu'un jour la roue tourne et
que la fin du monde finisse par arriver. Dès lors, les héros
survivants peuvent s'interroger sur l'utilité et le bien fondé de
leurs actions. Une réflexion que ne peuvent se permettre les
toujours gagnants Superman et autres Quatres Fantastiques.
Notons enfin que chaque
série accueille une back up à suivre mois par mois qui réunit les
membres de la Team 7. Ceux-çi vont peut être trouver le moyen de
rendre au monde son lustre d'antan. Ils permettent en tout cas
d'avoir une vision d'ensemble sur l'univers Wildstorm en mettant en
scène des personnages qui n'ont pas leur série mensuelle. Une unité
s'affiche également dans ce qu'on pourrait appeler la touche Gage.
Des intrigues courtes (pas plus de deux numéros), un respect de la
continuité Wildstorm très poussé, une caractérisation poussée
des persos... Une espèce de Marvel Way facon Wildstorm, qui permet
aux nouveaux lecteurs d'accrocher tout de suite et aux vieux
briscards d'avoir enfin des comics qui se lisent bien.