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Dans le carquois
29 décembre 2008

La fin des temps va mieux, merçi

*Lu AUTHORITY #1-4 d'Abnett, Lanning et Coleby. STORMWATCH PHD #15 et WILDCATS #4. Plus les back-ups des premiers numéros Worldstorm (DC/Wildstorm). Je me permets donc un petit panorama de l'opération Wold's End.

Après les événements de NUMBER OF THE BEAST, les principaux titres super-héros de Wildstorm sont relancés dans une nouvelle direction. Désormais, les Wildcats, Stormwatch, Gen 13 et Authority vivent dans un monde apocalyptique où la survie est un combat de chaque instant. Surnommé World's End, cet événement permet à de nouvelles équipes créatives de repartir sur de nouvelles bases.

Authority_v4_01_covAUTHORITY de Dan Abnett, Andy Lanning et Simon Coleby.

Jusqu'ici considérée comme l'équipe la plus puissante de l'univers, opérant à des niveaux galactiques, dimensionnelles et temporelles sans commune mesure avec les autres héros, le groupe créé par Warren Ellis n'est plus que l'ombre de lui même et n'a plus autorité sur le monde comme elle le pensait auparavant. Privés de leurs membres les plus puissants et du Porteur qui leur permettait de se déplacer de dimensions en dimensions, les survivants sont maintenant coincé dans une version apocalyptique de Londres, avec des pouvoirs largement diminués. Pour Hawksmoor, Swift, l'Ingénieur et Midnighter, la culpabilité d'avoir échoué à protéger un monde qu'ils s'étaient évertués à défendre est difficile à gérer.

Fini l'action à grand spectacle avec ce relaunch. A jouer la surenchère en permanence, la série AUTHORITY s'était lancée dans le jeu perdu d'avance d'égaler ses 12 premiers numéros fondateurs. Abnett et Lanning jouent donc la carte du contre-pied. L'équipe la plus puissante se retrouve complètement impuissante, à peine capable de faire face aux menaces qui l'entourent. Un jeu auquel le duo de scénaristes s'était déjà adonné réguliérement, et avec succès, du temps où ils officiaient sur la Legion pour DC. Ici, pour le moment, les premiers épisodes se sont révélés plutôt faiblards, hormis une confrontation Eidolon-Midnighter assez remarquable par sa portée morale. C'est d'ailleurs là une caractéristique conservé par Abnett et Lanning des séries précédentes: les héros doutent en permanence de leurs droits à jouer les dieux sur Terre. Maintenant déchus, leurs réflexions n'en sont que plus intéressantes.

Wildcats_v5_01_covWILDCATS de Christos Gage et Neil Googe

Dans l'ancien building d'Halo, les Wildcats se sont réunis pour tenter de sauver les survivants de la côte Ouest des Etats-Unis. Il tente également de contenir Mr Majestic, leur ancien allié. Celui-ci tente de reconstruire une enclave kherane sur Terre. Mais son petit paradis ressemble beaucoup à une dictature eugéniste.

Alan Moore avait décrit Khera comme une civilisation arrogante et fasciste. Gage s'en inspire pour dépeindre le paradis de Majestic. Seul ce dernier décide qui peut y entrer, et ce sont généralement ceux dont il est sûr qu'ils ne s'opposeront pas à lui. Quatre Wildcats sont d'ailleurs invités à le rejoindre et le scénariste laisse planer le doute quant au fait que l'un d'eux pourrait être tenté de trahir ses amis. Plus coloré et optimiste qu'Authority, Wildcats a un ton moins cynique que les autres séries World's End et laisse entrevoir des notes d'espoir dans ce monde de destruction. Dans sa construction, la série tranche d'ailleurs d'avec ses confrères, se rapproche plus d'un team book facon X-MEN de la belle époque. Entre respect de la continuité, caractérisation des personnages et dynamique de groupe, Gage suit à la lettre la recette de Papa Claremont, avec la même propension à charger les dialogues en plus. On ne lui en voudra pourtant pas, tant lire une série comme Wildcats s'avère rafraîchissant.

Gen_13_v3_21_covGEN 13 de Scott Beatty et Mike Huddleston

De loin, la série la moins convaincante à la lecture des premiers épisodes. Perdu dans un nexus de téléportation durant la catastrophe, les ados de Gen13 se retrouvent projetés dans un monde apocalyptique dont ils ne comprennent pas les tenants et les aboutissants, à l'inverse des autres séries où les protagonistes étaient présents.

Même servie par les dessins de Mike Huddleston, l'intrigue peine à décoller. Les lecteurs ayant lu les autres séries Wildstorm ont trois à quatre wagons d'avance sur les héros qui peinent à comprendre ce qui se passent. Un choix scénaristique qui rend la lecture d'autant plus laborieuse.

Stormwatch_PHD_13_covSTORMWATCH: PHD de Ian Edginton et Leandro Fernandez.

L'équipe de l'ONU est de nouveau réuni sous la houlette de Jackson King et tente d'aider l'humanité du mieux qu'elle peut, depuis le satellite Skywatch et grâce à son système de téléportation.

Gage avait présidé au retour de l'ancienne équipe dans les pages de la première version de PHD, c'est à Ian Edginton qu'il revient de les remettre sur le devant de la scène. C'est un retour dans le Wildstorm Universe puisque c'est à lui que l'on doit la courte série THE ESTABLISHMENT. L'un des personnages de cette série, Jon Drake, y fait d'ailleurs une apparition. Concrètement, STORMWATCH retrouve l'esprit perdu d'AUTHORITY. Grâce à sa technologie, l'équipe peut agir à un niveau global, même si de façon plus modeste qu'auparavant. Comme au temps de Warren Ellis sur le seconde volume de la série, le focus se fait essentiellement sur le couple dirigeant, Jackson King et Christine Trelane. Avec Stormwatch sous leur ordre, ils détiennent le plus puissant des pouvoirs entre leurs mains et de leurs décisions dépendent peut-être l'avenir de l'humanité.

Par son coté « petite poche privée », l'univers Wildstorm permet une réflexion plus approfondie sur le genre super-héroïque. Les scénaristes peuvent aller jusqu'au terme de leur logique. Si les menaces deviennent de plus en plus puissantes, il est normal qu'un jour la roue tourne et que la fin du monde finisse par arriver. Dès lors, les héros survivants peuvent s'interroger sur l'utilité et le bien fondé de leurs actions. Une réflexion que ne peuvent se permettre les toujours gagnants Superman et autres Quatres Fantastiques.

Notons enfin que chaque série accueille une back up à suivre  mois par mois qui réunit les membres de la Team 7. Ceux-çi vont peut être trouver le moyen de rendre au monde son lustre d'antan. Ils permettent en tout cas d'avoir une vision d'ensemble sur l'univers Wildstorm en mettant en scène des personnages qui n'ont pas leur série mensuelle. Une unité s'affiche également dans ce qu'on pourrait appeler la touche Gage. Des intrigues courtes (pas plus de deux numéros), un respect de la continuité Wildstorm très poussé, une caractérisation poussée des persos... Une espèce de Marvel Way facon Wildstorm, qui permet aux nouveaux lecteurs d'accrocher tout de suite et aux vieux briscards d'avoir enfin des comics qui se lisent bien.

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