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Dans le carquois
11 septembre 2006

Le privilègedu travailleur

(Nouvelle pour le concours Clavène de Géante Rouge. La phrase du début en gras était le début imposé)

Sur Clavène, planète minière de type 4, les prospecteurs avaient installés leurs campements aux abords immédiats de l'aire d'atterrissage, sans que les autorités essayent même d'y mettre de l'ordre. Léna s'arrêta au bas des échelons, se demandant si elle n'allait pas immédiatement rembarquer. La vue qui s'offrait à elle n'était qu'un horizon de toile de tentes ocres et de toits en plastique verdâtre, celui des containers recyclés en abris de fortune. Elle n'aurait même pas su dire la couleur du sol. Un passager, arrêté au milieu de l'échelle de sortie, sembla ne pas apprécier son temps de réflexion. Il la gratifia d'un violent coup de pied pour la faire évacuer. Elle alla s'étaler de tout son long sur le tarmac de l'astroport provisoire. Une voix siffla au-dessus d'elle: 

  - Active-toi, fillette ! Y en a qui veulent gagner leur croûte, ici ! 

  Des rires suivirent. A niveau de sol, Lena vit défiler devant elle une dizaine de paires de bottes. Celles des autres Travailleurs qui avaient embarqués avec elle sur la station spatiale Antenae. Aucun ne l'aida à se relever. Elle les vit s'éloigner rapidement vers une des nombreuses guérites de réception. Alors qu'elle se relevait, le sas  de la navette orbitale claqua derrière elle. Un robot s'approcha d'elle, lui signifiant de s'éloigner car le vaisseau allait redécoller dans quelques minutes. Massant son coude gauche qui avait souffert dans sa chute, replaçant sur son épaule la lanière de son sac à dos, elle se dirigea vers une des guérites, à l'exemple de ses compagnons de voyage. Soudain, le sol se mit à trembler et l'air se déchira, sous le coup du décollage d'une navette, à quelques centaines de mètres de là. La chaleur des réacteurs brûlait l'atmosphère ambiante, déjà surchauffée par l'incessante succession de décollages et d'atterrissages qui s'était déroulée depuis le début de la journée. Léna commençait déjà à suer à grosses gouttes lorsqu'elle se fit happer par un groupe de mineurs venant d'arriver et qui s'agglutina dans une des files d'attente. Pressée de toutes parts, elle avait du mal à respirer un air rendu délétère par la chaleur et les odeurs corporelles. Elle resta ainsi plusieurs heures, suffocante, ballottée au gré des mouvements de foule, coincée dans cette amas grouillant, assourdie par le brouhaha des conversations et par le va-et-vient des navettes orbitales. Il y avait de tout dans cette faune disparate. Des humains, des andromédans, des halotains... On était venu des quatre coins de la Fédération pour profiter du Privilège du Travailleur qui voulait que les ressources d'une planète nouvellement découverte soient réservées aux Travailleurs de la Fédération pendant un certain laps de temps. Propriétaires de leurs concessions, ils pouvaient vivre du fruit de leur travail. Après quoi, les conglomérats étaient autorisés à s'installer sur la planète. Ils rachetaient alors les concessions des Travailleurs, installaient des robots et pouvaient commencer l'exploitation industrielle et intensive de la planète, tandis que les travailleurs attendaient qu'une nouvelle planète soit découverte. Le jeu était de tirer assez d'une parcelle pour survivre et nourrir sa famille, le temps que les vaisseaux d'explorations rapportent l'existence d'un nouvel astre sur lequel s'installer. Avec toujours ce secret espoir de tomber sur un filon de mine particulièrement riche, sur un carré de forêt au bois très rare, sur une exploitation marine remplie d'un poisson inconnu qui assurerait la fortune et mettrait à l'abri du besoin.  Ils étaient ainsi des milliards d'itinérants, sautant de planètes vierges en planètes vierges, servant d'éclaireurs volontaires à la Fédération et aux conglomérats et vivant le plus souvent dans des conditions miséreuses. C'était pourtant le seul moyen de subsistance de ces populations auxquelles les robots avaient grignotés, petit à petit, tous les travaux manuels. Le Privilège du Travailleur avait été voté pour sauver cette frange de la population de la mendicité et de la criminalité. Même si les plus pauvres d'entre eux n'en étaient pas à l'abri. 

  Finalement, après s'être fait grillé trois fois de suite la politesse, Léna parvint enfin devant la guérite de réception, où un robot lui demanda son titre de propriété. Lena extirpa de sa combinaison la plaque qu'elle avait reçue quelques jours auparavant.  Le robot vérifia l'authenticité du titre, puis le lui rendit: 

  - Prenez-en soin, il est la seule preuve de vos droits sur la parcelle.

  Elle rempocha le précieux sésame. Elle l'avait acheté à une vente aux enchères sur le réseau et lui avait coûté ses économies, mais il lui donnait plein droit sur une mine du secteur 36. Il était, en effet, hors de question de le perdre.

  Le robot continua. 

  - Par arrêté de la Fédération, vous avez droit à un bon de 30 crédits pour l'outillage, un de 20 pour l'habitat et un autre de 20 pour la nourriture. Votre puce sous-cutanée vient d'être mise à jour à l'instant. Ils sont à votre disposition immédiatement. La Fédération vous souhaite bonne chance et espère que vous ferez fortune.

  Léna poussa le tourniquet  à coté de la guérite et déboucha hors de l'aire de réception, dans une large « avenue » boueuse où régnait une activité survoltée. En parallèle à l'astroport se tenait toute une ligne d'échoppes où se pressaient tous les futurs prospecteurs. On y vendait l'outillage nécessaire à l'exploitation d'une mine, ainsi que les produits de première nécessité et d'hygiène. Dans les rangs, on se battait à qui mieux mieux pour mettre la main sur le dernier piolet laser ou sur une poche d'eau purifiée. Le soleil se couchait sur Clavène et Léna réalisa qu'elle avait perdu beaucoup de temps dans la file d'attente. Elle se dirigea vers un vendeur de toiles de tentes et de sac de couchages. Monter sur son propre étalage, le commerçant s'improvisait commissaire-priseur, lâchant ses rares marchandises au plus offrant.  Arrivé au terme de son stock, le vendeur de tentes balança un coup de pied sur la cale qui soutenait  l’auvent de bois de son stand et disparut derrière. Les acheteurs se mirent à cogner rageusement contre la plaque de bois qui finit par se relever pour laisser apparaître les cornes d'un électrocuteur. Un, puis deux, puis trois forcenés tombèrent sous les décharges de l'arme, faisant s'enfuir le reste. Léna resta plusieurs minutes aux abords de l'échoppe, piétinant le sol, ne sachant quoi faire. Elle décida de remonter toute l'allée à la recherche d'un autre vendeur, mais à mesure qu'elle marchait, l'avenue se vidait, les stands se fermaient, et la lumière déclinait. Elle se mit à frissonner. Elle se rendit compte alors qu'il lui faudrait dormir à la belle étoile. 

* 

* * 

La matinée suivante se passa dans l'avenue commerçante où elle acheta une toile de tente, des provisions et du matériel de mineur. N'y connaissant rien, elle fit confiance au marchand qui lui prépara un paquetage qui ne lui coûta pas moins de 500 crédits. Elle espérait ne pas s'être trop fait avoir. L'après midi, elle s'installa au fond du camp des prospecteurs, près d'un dispensaire. La présence de la cabane médicale  la rassurait et le symbole rouge sur le  fond blanc, encore immaculé, de l'enseigne tranchait dans le morne paysage uniformément ocre et kaki du campement. 

* 

* * 

  Sa concession se situait dans la zone 36. On s'y rendait grâce au tracteur et à la remorque de Dom, un jeune homme rabougri et jaunâtre, à peine sorti de l'adolescence, si silencieux qu'il fallait parfois plusieurs mois pour se rendre compte qu'il n'était pas muet. Pour éviter de parler, il avait même tracer  sur la peinture rouge de son tracteur le prix de chaque voyage: 1,5 crédit. Le voyage jusqu'à la zone 36 durait une bonne heure. Sous les cahots de la remorque, on pouvait contempler le désert  qu'était Clavène. Une étendue terreuse et morne, où s'élevait de temps à autre des petits reliefs rocheux que l'érosion avait sculptée, tantôt en forme de champignon, tantôt en arche de pierre, parfois en une simple et longue tige dressée dans le ciel grisâtre. A un moment de l'itinéraire, on abordait même un ravin dont les profondeurs effrayaient Léna. 

  - Il ne faut pas regarder en bas. 

  Elle détourna les yeux vers la voix qui venait de parler. Un visage buriné la fixait, éclairé par un sourire bienveillant. C'était un vieil homme, d'environ 70 ans, mais qui semblait avoir gardé encore un corps d'athlète. Il était assis juste en face d'elle dans la remorque. Tout à sa contemplation du paysage, elle n'avait prêté aucune attention à ces compagnons de voyage. Il lui tendit une main amicale qu'elle serra, hésitante encore sur la conduite à tenir. Jusqu'à maintenant, les Travailleurs professionnels ne s'étaient guère montré chaleureux envers elle.

  - Je m'appelle Vassili. 

  - Léna. 

  - Tu es nouvelle, non ? Tu as les yeux effarouchés qui ne trompent pas. 

  Elle aquiesca silencieusement de la tête. 

  - C'est pas facile. Je sais. Les autres - il fit un petit geste de la main pour englober le reste de la remorque – ils sont souvent nés dans ce milieu, ils ne se rendent pas compte à quel point c'est dur de débuter, de rentrer parmi eux. 

  - Vous n'êtes pas un Travailleur d'origine ? demanda-t-elle, heureuse de pouvoir converser avec quelqu'un qui lui ressemblait. 

  - Oh, c'est loin, mais avant, j'étais libraire, j'achetais et je revendais des livres anciens. Tu sais ce que c'est que des livres, au moins ? 

  Elle marmonna une réponse positive. 

  - Le problème, c'est que j'achetais plus que je ne revendais. C'est pas que les clients manquaient, mais j'avais tendance à vouloir tout gardé pour moi. 

  Il fit semblant de rire. 

  - J'ai été obligé de quitter ma planète -et mes livres- pour échapper aux créanciers. Et toi ?

  - Je... Je suis peintre. J'aimerais monter ma propre galerie pour m'exposer et exposer les autres. 

  - Hmm. Et tu as acheté une mine ici... 

  - Oui, on m'a dit que c'était le meilleur moyen de gagner rapidement de l'argent. Je vais travailler quelque temps ici et lorsque j'aurais assez économisé, j'achèterai ma galerie. 

  Le vieil homme ne répondit pas. Son regard sembla se perdre dans le vide, comme s'il était victime d'une déception quelconque. Des discours semblables, il en avait entendu treize à la douzaine et toujours, ils lui avaient causés une profonde tristesse. Et il y avait encore des gens pour croire qu'on pouvait facilement gagner de l'argent en entrant chez les Travailleurs. Evidemment, cela arrivait parfois, et les histoires de réussite, tout le monde les connaissait. On se les racontait souvent autour des braseros du campement pour se donner du coeur à l'ouvrage. Mais qui parlait de ces milliards de gens qui, eux, vivotaient continuellement, parfois depuis des générations ? Il pensa un court instant lui dire de partir tout de suite, pendant qu'il était encore temps. Il avait déjà essayé avec d'autres, mais il s'était heurté à leurs rêves si bien ancrés. Que valaient les  paroles dures d'un vieillard face à la douceur de ces chimères poursuivies par ces jeunes esprits plein de fougue ? Tout comme les autres, cette petite réaliserait - bien trop tard -  qu'intégrait les Travailleurs, c'était généralement pour la vie entière. 

  Léna respecta la méditation soudaine de l'homme et ne lui adressa plus la parole. Ce fut lui qui brisa le silence: 

  - Veux-tu que je t'apprenne les rudiments ? 

* 

* * 

  Il lui fallut une semaine, sous la visite régulière de Vassili, pour véritablement apprendre le travail. Au bout de ces sept jours, elle ne récolta que quelques grammes qu'elle alla vendre à un des grossistes de l'Avenue. Elle en obtint 32 crédits. Une misère qui suffirait à peine à recouvrir les dépenses de la semaine suivante. Si elle voulait mettre de l'argent de coté, il lui faudrait en extraire bien plus. Elle se plongea alors dans le travail, creusant des heures durant sa mine. La semaine suivante fut meilleure et elle gagna 50 crédits. Se persuadant qu'elle était sur la bonne voie, elle poursuivit ses efforts. Elle travaillait maintenant comme une automate, creusant et  étayant sans relâche, s'usant les yeux sous la lumière artificielle à la recherche des paillettes tant convoitées. Le soir, de retour dans sa tente, elle s'écroulait de fatigue. Cela faisait deux semaines qu'elle ne dessinait plus, mais elle ne s'en rendit même pas compte. Son esprit était engourdi, incapable de penser à autre chose qu'à la mine. Il lui fallu quatre jours pour réaliser que Vassili n'était plus dans la charrette du matin, ni dans celle du soir. Elle s'en étonna à haute voix, mais personne ne lui répondit. Tous avaient les mêmes yeux vagues de ceux qui ne dorment pas beaucoup. Un soir, elle décida de braver son corps douloureux et alla jusqu'à la tente de Vassili.  Elle cria son nom, mais personne ne répondit. Elle entra. Une odeur immonde attaqua ses narines. Elle entendait bourdonner les zephicoles, des espèces de mouches locales.  Vassili était couché sur un sac de couchage crasseux. Il lui tournait le dos, immobile, complètement silencieux. Elle l'appela de nouveau. Il n'y eut pas de réponse. Elle savait déjà, mais il lui fallait en avoir le coeur net. Tout doucement, elle tourna le corps vers elle. La putréfaction avait déjà commencé et Léna eut un recul devant la face pourrissante du vieillard. Elle sortit en courant pour respirer de l'air frais. Elle contacta les autorités qui firent enlever le corps. Sa puce indiqua qu'il était mort d'une crise cardiaque. Elle indiquait aussi qu'il ne voulait pas être incinérer, mais être enterrer sur sa planète natale. On ne pu joindre aucune famille, on demanda alors à Léna si elle pouvait payer le voyage du corps. Elle ne pouvait pas. Alors Vassili fut enterré à l'emplacement de sa tente, avec une croix portant son nom comme l'exigeait l'antique religion dont il suivait les préceptes. 

* 

* * 

  La troisième semaine rapporta 48 crédits. Et la quatrième 41. En limitant ces dépenses qu'au strict minimum, Léna n'avait réussi qu’à économiser 27 crédits. Elle était bien loin de ce qu'elle escomptait, mais elle continuait à espérer que sa mine contenait un filon riche. Elle redoublait d'efforts dans son boyau sombre à l'atmosphère irrespirable. Elle décida même de transporter sa tente juste à coté de la mine. Ainsi elle ne perdait pas de temps et d'argent en voyage inutile. Bien sûr, la nuit, dans le désert, le danger était grand de se faire dépouiller par une bande de maraudeurs, mais elle prenait le risque, persuadée que la situation serait temporaire. En fin de cinquième semaine, elle prit la navette de Dom pour aller au camp vendre ce qu'elle avait extrait et acheter des provisions. Elle fut étonnée du peu de personne dans la remorque. Ils n'étaient que cinq alors qu'une semaine auparavant, ils étaient régulièrement une vingtaine à s'y entasser. Elle s'en ouvrit auprès de son plus proche voisin, un solide gaillard d'une trentaine d'années à la longue chevelure noire. Il ne la regarda même pas lorsqu'il lui répondit.

  - Ils sont partis, ils ont tous vendus aux conglomérats. 

  Léna fut surprise. 

  - Quoi, déjà ? 

  - Y z'on trouvés une autre planète. 

  Léna resta un moment silencieuse, puis elle fit: 

  - En tout cas, moi, il est hors de question que je vende. 

  L'homme la regarda d'un air ahuri, puis il se mit à hurler en se redressant: 

  - Pauvre conne ! C'est déjà fini ! Si ils ne t'ont rien proposé, c'est que ta mine est comme la mienne, vide ! Il n'y a rien ! Avec leurs satellites, ils savent tout de suite les concessions qui valent le coup ! Et moi, je me retrouve avec un trou qui ne vaut rien du tout !

  Il s'affaissa et se mit à pleurer: 

  - Je n'ai même plus de quoi me payer un billet spatial pour quitter cette planète pourrie. Je suis condamné à rester ici jusqu'à la fin de ma putain de vie. 

  Les trois autres mineurs baissaient les yeux, gênés par la conduite de leur congénère. Il continua à pleurer, ses sanglots recouverts par le bruit de moteur du tracteur. Puis, soudain, alors qu'ils abordaient le ravin, il se leva et se jeta hors de la remorque. Il ne poussa pas même un cri. Tous se penchèrent, mais ils ne purent voir le corps. Alors les trois autres se réinstallèrent sans un bruit. Léna les regardait, ayant du mal à réaliser ce qui venait de se passer. Le trajet continua. Personne ne brisa le silence. Il n'était même pas sûr que Dom sache qu'un de ces voyageurs venait de se suicider. 

* 

* * 

  Le campement avait bien changé en une semaine. Il ne restait plus que quelques tentes et cabanes éparses dans une étendue de détritus laissés par ceux qui étaient partis. Deçi, delà, on voyait quelques robots entreprendre le ramassage de ces reliefs. Ce qui dominait maintenant le large plateau, c'était deux grands dômes blancs, si immenses qu'il cachait même l'astroport. Ces dômes préfabriqués avaient été déposés là la veille par deux immenses vaisseaux-cargos. Ils contenaient les bureaux de deux conglomérats dont les enseignes était accolés en grand sur la surface des bâtiments: Golden Technologics et  Daribrantani, Fukusawa & Lopez. Elle chercha  l'Avenue des commerçants, mais elle avait proprement disparues sous les dômes. Un des rares passants l'informa que dorénavant, c'était les conglomérats qui rachetaient les matières premières. Hésitante, Léna se rendit d'abord chez Golden Technologics. Elle fut impressionnée par la propreté et la blancheur du hall d'accueil. Elle se senti mal d'être crasseuse et mal fagoté comme elle l'était. Un robot d'accueil vint s'enquérir de ce qu'elle voulait. On la dirigea vers le service concerné. Le prix qu'on lui offrit était tout simplement une misère. Elle déclara, outrée, qu'elle préférait aller voir ce que proposait la concurrence. Personne ne tenta de la dissuader. On la raccompagna vers une petite porte qui donnait sur le coté du dôme en lui signifiant que dorénavant c'était par là qu'elle devrait entrer. Furieuse, Léna se dirigea vers  Daribrantani, Fukusawa & Lopez. Instruite par la récente expérience, elle chercha une petite porte discrète qu'elle trouva. Avant d'entrer, elle tenta rapidement de se débarbouiller et de se rendre un peu plus présentable. A l'intérieur, on lui proposa exactement le même prix que la Golden. Elle tenta de négocier, mais sans succès. Dépité, elle récupéra la maigre somme. L'employé lui indiqua que le magasin de l'entreprise était à sa disposition pour ses achats. En parcourant les rayons bien éclairés, elle s'horrifia du prix des produits les plus simple. Son maigre revenu passa dans l'achat de provisions dont elle savait qu'ils ne tiendraient pas la semaine. Elle sortit complètement déprimée de la bulle. Avec le peu qu'il lui restait, elle ne pourrait même pas payer un voyage dans la remorque de Dom. Il lui faudrait aller à pied pour rejoindre sa mine, soit sans doute plus de deux heures de marche.

* 

* * 

  Léna continua à exploiter la mine deux semaines de plus. Mais le peu d'argent qu'elle en retirait ne lui permettait plus de manger à sa faim. Par trois fois, ces jambes lâchèrent sous elle tant elle était faible. Finalement, elle remballa son bivouac et abandonna son trou dans la montagne. Dans son état, il lui fallu tout une matinée pour rejoindre ce qui était devenu une petite ville qui avait maintenant un nom: Clavène City. Trois autres dômes s'étaient installés (dont un sur l'emplacement de la tombe de Vassili) et les robots commençaient déjà la construction d'immeubles durables. Elle vendit pour une bouchée de pain les quelques grammes qu'elle avait extrait et proposa de céder sa mine. On accepta pour un prix ridicule. Insuffisant pour une place dans une navette spatiale. Dépitée, harassée, elle s'asseya à même le sol, dans la poussière des travaux de terrassement et resta là, immobile, pendant plusieurs minutes. Elle se mit à pleurer et des images de ravin sans fond s'imprimèrent dans sa tête. 

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Commentaires
L
Merçi pour la petite critique. Il est toujours agréable d'avoir un retour, bon ou mauvais, sur son travail. Tout plutôt que l'indifférence :-)
M
J'ai toujours adoré ces histoires de pionniers débarquant sur une planète encore vierge, sur un sol qui verrait se faire exploiter ses ressources. Baraquements, bars, marchants, usines accueillant diverses populations venues de lointaines galaxies, rencontres désabusées, paysages morne....<br /> Je prend donc dès le départ de la lecture une mise forte, de plus c'est une femme dont nous est contée l'aventure.<br /> <br /> C'est assez rare de lire si peu d'héroïsme; voila une finale à l'image de la misère des chercheurs d'or; je n'ai su as aucun instant qu'il en serait ainsi!!.<br /> Il est intéressant de rappeler que la conquête d'une planète sont en exploitations de divers richesses: bois rare, poissons inconnus...et que les meilleurs emplacement sont cruellement réservés...tiens, telle cette grande fosse!!! Une fédération bien organisée à l'usage de ses esclaves.<br /> <br /> Ta nouvelle pose la réflexions quant aux rêve des richesses, même si la plupart des miniers dont nous connaissons l'histoire, ne gagne que leur croûtons de pain (et c'est ce qui leur permet de vivre); d'autres se penchent sur des rêves dont eux seuls sont propriétaire.<br /> Lena, Dom et Vassili aurait probablement pu faire une alliance, mais hélas le poids des tensions sur les os monte la garde. <br /> Vendre son rêve contre une poignée de sable, voilà le réel marché des fédérations!.<br /> ..°..<br /> Peut-être justes quelques lacunes concernant la rédaction, par quelques rares répétitions(oup's).<br /> Ceci dit l'ensemble englobe là encore bien ton style, vivement la prochaine!!! <br /> Un très grand Chapo bis l'arché !!!
L
You're welcome
M
Je repasserais vite lire cette nouvelle plus tard car je suis débordé...et que je pourrais me concentrer ;-))
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