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Dans le carquois
26 mai 2006

Vu lundi soir WU JI de Chen Kaige. Superbe film

wu_jiVu lundi soir WU JI de Chen Kaige. Superbe film d'heroic fantasy chinois d'une grande beauté plastique. De magnifiques décors, de superbes costumes, avec tout un travail des couleurs assez remarquable. L'histoire est enracinée dans la mythologie asiatique, avec des demi-dieux marchant parmi les hommes, se battant comme nul humain ne le pourra jamais pour les beaux yeux d'une princesse  (Cecilia Cheung), auquel une déesse a promis tous les hommes et toutes les richesses du monde, mais jamais l'amour véritable. Cet amour véritable va pourtant venir sous les traits de Kunlun (Dong-Gun Jang), un esclave qui peut courir à une vitesse surhumaine. Mais une confusion d'identité va éloigner les deux amants. Kunlun va être tiraillé entre sa fidélité à son maître, lui aussi amoureux de la princesse, et son amour pour la jeune femme. Il apprend en parallèle qu'il est l'un des derniers survivants du peuple des Neiges, exterminé par Wuhuan, le Duc du Nord(Impressionnant Nicholas Tse). Dans sa quête de vengeance, il sera aidé par le Loup des Neiges (Ye Liu), autre survivant du peuple des Neiges, qui a préféré devenir l'esclave-assassin de Wuhuan plutôt que la mort. Amour, vengeance, trahison, sacrifice, combat contre le destin, on est en pleine tragédie, au coeur des  mythes.

x_men_3Vu aussi X-MEN 3: L'AFFRONTEMENT FINAL, ou le fossé séparant le fan de comics d'avec les gens normaux ! En effet, j'y suis allé avec deux amis qui ne connaissent pas le matériel original (tout en ayant déjà vu les deux précédents opus) et qui ont beaucoup apprécié le film. Pour ma part, mon avis est plutôt mitigé (Attention, spoilers ! Ceux qui n'ont pas vu le film, mais qui ont prévu de le faire, seraient bien inspirés d'attendre avant de lire ces lignes). Ce X-MEN 3 ressemble plus, à mon avis, à une bonne oeuvre de studio qu'à un film réellement investi par son réalisateur, comme le furent les deux premiers de Bryan Singer. Singer avait réussi à transcender le matériel original. Par ses choix esthétiques, par son implication dans les thèmes de société dont la mutation est l'allégorie (Singer est un homosexuel assumé), le réalisateur avait réussi à élever les deux premiers épisodes en oeuvres de SF universalistes. A l'inverse, Ratner ne réalise qu'un simple film de super-héros. En soit, ça n'a rien de répréhensible, mais c'est la comparaison avec ce qu'il y eu avant qui le dessert. Ratner est un « yes-man » et en bon « yes-man », il ne filme que le strict nécessaire, s'interdisant toute envolée lyrique ou stylistique. Une réalisation à l'économie, qui colle servilement au scénario et aux desideratas des producteurs. Des producteurs qui ont au moins le mérite de vouloir nous donner ce qu'ils nous promettaient depuis l'épisode 1: la Salle des Dangers, les Sentinelles, une bataille avec tous les membres simultanément. Mais, encore une fois, tout est revu à la baisse, au moins montrant. La Salle des Dangers n'est qu'un décor virtuel, très loin de la salle d'entrainement-parcours du combattant entrevu dans les bonus DVD du 2. La Sentinelle ne se résume, elle, qu'à deux yeux dans le brouillard et à une tête géante. Quand au combat en équipe, il aurait pu être efficace si il n'avait pas été plombé d'emblée par cette scène d'un ridicule achevé où chaque membre arrive « à sa façon » sur le lieu du combat et forme une belle ligne de défense. Sous forme de cases, ça marche très bien, mais au cinéma, l'effet est assez naze. Si encore, il y avait eu un thème héroïque (oukilé celui de John Ottman ?) pour soutenir cette séquence (on peut tout sauver avec une bonne musique !!), mais même pas... A l'image du film, la bande son est fadasse. Ce qui aurait dû être des moments forts sont donc bâclés à la va-vite (tout comme la ressurection de Jean et la mort de Cyclope) alors qu'on insiste particulièrement sur la scène du pont qui, en soi, n'apporte pas grand chose et qui, en plus, débouche sur un beau faux-raccord (on passe du plein jour à la nuit noire en a peine quelques mètres de marches pour les mutants de Magneto). Rien de tel pour décrédibiliser un réalisateur aux yeux d'un spectateur déjà fortement rétif !!

Pour autant, il y a de bonnes choses dans ce film, notamment les scènes entourant le Phénix et, plus particulièrement, la scène dans la maison familiale des Grey, très réussie. L'idée de faire du Phénix une personnalité schizophrénique est intéressante et le traitement qui en est fait à l'image rappelle un peu L'EXORCISTE. Un rapprochement avec le film de Friedkin que Mark Millar, le scénariste d'ULTIMATE X-MEN, avait évoqué en son temps (1) (d'ailleurs, au passage, comme je ne lis pas cette série, si quelqu'un pouvait me dire ce qu'il en est de Phoenix dans cette version...).  Les scénaristes connaissent bien l'univers des X-Men, jouent avec et offrent même quelques petites croquettes aux fans: la scène mythique où Jean bloque le pouvoir de Cyclope, le « Fastball Special » de Colossus et Wolverine, le duel Tornade/Callisto... Mais même si les scénaristes font un travail très honnête, on en revient toujours, en bout de course, au même problème: le manque d'ambition. La Dark Phoenix Saga reste un des moments les plus tragiques de l'histoire des X-Men, au pathos très marqué. Une histoire d'amour contrariée par le devoir et  la mort. Hors, dans le film, aucune émotion ne ressort des images. Les morts se succèdent sans qu'on éprouve une quelconque tristesse pour eux. L'intrigue suit son cours, la réalisation est efficace, on suit le film sans déplaisir, mais sans réelle implication non plus. X-MEN 3 est une belle vitrine d'effets spéciaux et d'action, un blockbuster agréable à regarder, mais à qui il manque le petit supplément d'âme qui faisait la réussite des deux premiers.


Un peu de retape pour une soirée organisée par l'APC au Cinéma Majestic de Lisieux et qui vaudra sans doute le coup d'oeil:

soir_e__renaissance_

(1) Tout comme Chris Claremont, bien avant lui d'ailleurs dans PHOENIX: THE UNTOLD STORY. Comme quoi, les bonnes idées sont rarement perdues.

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Commentaires
L
Le coup des trois fins alternatives, parait-il que c'est un fake lancé par un internaute français et qui serait même remonté chez les ricains ! Donc, a priori, il n'y qu'une fin, celle du "nouveau Xavier".
L
Merci Ced, ça fait plaisir de servir de standard :)<br /> X3 m'a donné tout ce que j'attendais. Les relations entre les personnages a l'air d'être le point faible du film. Pourtant moi ce que j'ai vu, c'est le retour chez Xavier du Fauve, la création du Fastball Special entre Colossus et Wolvie, la prise de responsabilités de Tornade dans l'école, le tension entre Iceberg et Pyro, la prise de conscience de Magneto... Bref de la psychologie, y en a.<br /> Après, c'est surtout l'action qui m'a scotché.<br /> Clownface, faudra que tu me dises laquelle tu as vu, si c'est la même...
C
OK.<br /> Marketing oblige.<br /> Il n'y aurait pas une demi-heure en plus aussi, histoire d'approfondir les persos puisque c'est la critique principale? ;-)
C
Non, mais ils en ont tournée trois apparemment, donc, fin alternative dans le DVD de la cassette à Noyël pour les pitites nenfants qui nont été bien sages pendant l'année...
C
Comment ça trois différentes?!<br /> Les spectateurs n'ont pas tous la même version?<br /> <br /> En tout cas, si Leto a apprécié, je me dis qu'il ne doit pas être si mauvais que ça finalement.
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