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Dans le carquois
23 mai 2006

Lu HISTOIRE DE SURVIVANTS. Dans la série La

m_histoires_de_survivants1Lu HISTOIRE DE SURVIVANTS.

Dans la série La grande anthologie de la Science-Fiction du Livre de Poche, ce recueil propose un choix de 12 nouvelles sur le thème des survivants, ceux qui, après une catastrophe, reste les derniers de leurs sortes. Comment vivre en étant les derniers ?

La crevasse dans la Lune, d'Idriss Seabright. Après un conflit mondial, toutes les femmes ont été infectée par une maladie qui se transmet sexuellement à l'homme et qui est mortel pour celui-çi. Sous la lumière de la Lune qui porte les stigmates de la guerre, un homme reclus rencontre une femme qui ne semble pas avoir été atteinte. Par son ambiance ethérée, ce court récit de S-F a une forte tonalité fantastique. Un joli exercice esthétique, sans plus.

Le chemin de la nuit, de Robert Silverberg. Encore un conflit particuliérement destructeur qui laisse livré à eux-même les habitants de New-York. Dans les ruines de la ville devastée, la faim tenaille tout le monde et bientôt, le cannibalisme devient la régle. Et alors gare au faible ou à celui qui refuse par principe cette façon de se nourrir. Un sujet en or pour un Robert Silverberg alors débutant. Des maladresses, mais déjà un grand auteur en devenir.

Sans éclat..., de Damon Knight. Et si l'humanité finissait de la façon dont elle a véçue, de façon basse et pathétique ? Une peste a décimé la race humaine. Il ne reste plus que deux survivants à Salt Lake City: un homme et une femme. Lui est un scientifique égoiste qui voudrait bien continuer à perpetuer la race (et accesoirement tirer son coup !), elle est une vieille fille qui n'acceptera de se donner que si ils se marient. Sans prêtre survivant, la chose s'annonce difficile. La fin est particuliérement bien trouvé dans le genre poissard. Un petit texte humoristique qui cache en fait bien des interprétations sur ses personnages, sur les relations hommes-femmes et sur les conventions sociales.

Danse macabre, de Richard Matheson. Une nouvelle qui n'est pas datée dans le recueil, mais qui doit avoir été écrite dans les années 50 et qui pourtant fait penser à ce qui était fait dans les années 70. Dans un monde post-apocalyptique, 4 jeunes gens vont une virée jusqu'à St Louis où ils assistent à un spectacle de néozon, le ballet d'un zombie sur une scène. Un spectacle qui va grandement impressionner la jeune Peggy. Une écriture très moderne, qui fait monter le suspens crescendo jusqu'à la performance macabre et pathétique de la néozon, le tout s'accompagnant de l'évolution psychologique de Peggy. Un très, très, très bon texte.

Adam sans Eve, d'Alfred Bester. Après une expérience ratée qui a décimé la planéte entière, l'unique survivant -moribond- entame un dernier voyage vers la mer. Rarement on aura lu une telle évocation de la fin du monde, les mots d'Alfred Bester font naitre des images crépusculaires, des sensations particuliérement impressionnantes. Folie, rage, désespoir, souffrance percent de ce texte sublime qui se termine par une des plus magnifiques notes d'espoir qui soit. Assurément le plus beau texte de ce recueil.

Le collier de marrons, de Jane Roberts. Trois jeunes filles d'un internat subissent l'initiation d'une confrérie universitaire, mais sont incapables de se souvenir de ce qui s'y est passé. La mémoire ne leur reviendra que lorsque les hommes auront causés une catastrophe nucléaire. Un texte ouvertement féministe, mais surtout simpliste où les femmes, pour s'imposer dans l'après-cataclysme et se venger des hommes, ne font qu'adopter le caractére belliqueux et tribal de ces derniers.

Le navire des ombres, de Fritz Leiber. Long texte qui se déroule dans une station spatiale où une grande partie des habitants à oublier d'où ils venaient et où ils sont. Le lecteur suit Spar, l'homme à tout faire d'un bouge et handicapé d'une vision déficiente. C'est donc par sa vision spéciale et sa compréhension limitée des choses qu'on découvre cet univers qui fait plus penser à un port de pirates plutôt qu'a une station spatiale. On y croise même des vampires ! Relativemment inintéressant.

Situation privilégiée, de Vernor Vinge. Après que l'hémisphère Nord se soit auto-détruit, ce sont les pays de l'hémisphére Sud qui sont les puissances dominantes et notamment l'Amérique du Sud, monarchie controlée en sous-main par les astrologues et autres charlatans. Dans ce monde, les scientifiques ont du mal à  faire entendre leur voix, surtout lorsqu'il s'agit de protéger une tribu de « sauvages » découverte au Pôle Sud. Court texte qui vaut pour sa révélation finale qui joue le jeu du miroir et du changement de rôles. Agréable.

Neiges d'antan, de James Tiptree Jr. Une jeune fille phocoméle et un loup cherchent et attirent un homme primitif dans un piége dans un paysage de fin du monde. Qui sont-ils ? Quelle relations les unit tous les deux ? Pourquoi recherchent-ils un « chromosome Y » ? Qui contactent-ils de temps à autre par radio ? Qui est ce mystérieux Bonz, lui aussi handicapé, qui les rejoint à la fin ? Aucune de ses questions ne trouvera de réponses, pas plus que ne sera dévoilé la signification du titre. L'auteure (James Tiptree est un pseudo) nous propose simplement une tranche de vie naturaliste, la  capture d'un moment dans cet âge qu'on imagine post-nucléaire. Au choix, on peut trouver ça vain et inutile ou en apprécier les qualités esthétiques et poetiques.

Pour venger l'homme de Lester Del Rey. Excellente nouvelle sur les tribulations d'un robot, abandonné sur la Lune, pour rejoindre la terre et ses amis humains. Peu à peu, les faits vont s'imposer à lui: les humains ont disparu. Et pour lui qui idéalise ces créateurs, cela ne peut être qu'une menace extérieure qui a pu exterminer l'humanité. Sa vengeance aura des conséquences inattendues dans la galaxie.

Le Peuple du Ciel de Poul Anderson. Içi aussi, on s'est encore démerdé comme des manches et l'humanité a décliné. Et  la recherche scientifique est devenue un tabou, du moins pour un grand nombre de civilisations, notamment celle d'Amerique du Sud. Ce n'est pas du tout le cas des habitants du Pacifique en visite dans la ville de S'Anton en vue d'échanges commerciales. Ce n'est pas non plus le cas des Hommes du Nord, ces pirates qui ne se déplacent plus en bateau , mais en dirigeables. Si Ruori, le chef de la délégation du Pacifique, va prendre fait et cause pour les habitants de S'Anton, son admiration ne va pourtant pas aller là où on pourrait le croire. Comme Le navire des ombres, ce texte tient plus de la Fantasy aventureuse (qui prendrait ces racines dans les romans de piraterie) que de la SF. Néanmoins, il offre une ode à la science et à l'esprit d'aventure pleine de fraicheur.

Serpent brûlant sur un autel, de Brian Aldiss. Deux jeunes hommes rencontrent deux jeunes filles durant une fête de village. Les 2 couples vont partir en balade en montagne, deviser sur la décadence supposée de leur monde et connaître les plaisirs de la chair. Le lendemain matin, ils retournent au village et croisent des magiciens. Fin de la nouvelle. Bien plus encore que Neige d'antan, cette nouvelle se soucie peu de son intrigue. Içi, la préoccupation est avant tout esthétique. Par son écriture, c'est à un festival de couleurs, de sons, d'odeurs et de sensations auquel nous invite Aldiss. Tous les sens sont  mis à contribution dans ce superbe texte, ciselé par un orfévre des mots.

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Commentaires
L
-> superbe critique qui me donne envie de dévorer ce bouquin...<br /> <br /> Thanks for the kind words...<br /> <br /> -> où puis-je le trouver ? quelque'un a t il une adresse ?<br /> <br /> Y a qu'a demander:<br /> http://www.abebooks.fr/servlet/SearchResults?sts=t&y=14&tn=histoires+de+survivants&x=26&sortby=3
R
superbe critique qui me donne envie de dévorer ce bouquin... malheureusement il semble épuisé !<br /> où puis-je le trouver ? quelque'un a t il une adresse ?
L
-> J'aime beaucoup tes critiques, elles ont la qualité d'être nettes et juste limitée à leur contenu.<br /> <br /> Merçi, c'est gentil. On fait ce qu'on peut.<br /> <br /> -> Alors Merci !!! pour l'envie occasionnée.<br /> <br /> De rien. C'est fait pour ça aussi. ;-)
M
>"Içi aussi, on s'est encore démerdé comme des manches et l'humanité a décliné." ;-/!!!<br /> Ahhh! Ces histoires de Survival, en ces temps incertains!!!<br /> <br /> J'aime beaucoup tes critiques, elles ont la qualité d'être nettes et juste limitée à leur contenu.<br /> Du coup j'ai eu envie de m'approprier quelques autres vieilleries; est topé="Histoires de Mondes étranges"+ quelques autres vielles éditions SF; n'ai pas trouvé "Histoires de Survivants" :-( .<br /> Alors Merci !!! pour l'envie occasionnée.
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