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Dans le carquois
12 janvier 2006

- La mécanique de mort ->

(Une nouvelle écrite pour un appel à texte de Khymaira sur le thème de Detective de l'Etrange. Au début, j'avais penser à un detective vampire et puis, j'ai abandonné l'idée pour celle du chimpanzé detective. Là, pour le coup, on était vraiment dans l'étrange ! Bon, le texte est mauvais, écrit en quatrième vitesse pour pouvoir le poster à la deadline. Je le retravaillerais peut-être un jour !)

LA MECANIQUE DE MORT

Et maintenant, un texte véritablement historique dans notre anthologie sur les Détectives de l'Etranges. Historique car il s'agit d'un des premiers textes simiens traduits dans notre langue, à peine un an après la découverte de leur univers parallèles, mais aussi parce qu'il relate la première incursion connue d'un être humain hors de notre dimension. L'auteur en est Herman Cale (1834-1912), un fameux enquêteur privé, féru de science et de logique. De fait, on l'a beaucoup comparé à notre imaginaire Sherlock Holmes dont son créateur, Arthur Conan Doyle, narrés les aventures à la même période chez nous. Cale était néanmoins un Holmes sans Watson puisqu'il faisait lui-même le récit littéraire de ces exploits dans de nombreuses gazettes. Il est assez notable de constater que Cale n'a jamais embelli ces récits pour se mettre en avant. Jusque dans ces écrits, il a mis en oeuvre sa méthode scientifique. Le récit suivant (publié originellement le 12 février 1898) est daté par son auteur du 3 décembre 1897. Il y met en scène la première rencontre entre le peuple simien et un humain. Cet événement historique, pour certain qu'il soit, n'en demeure pas moins inexplicable. Comment en 1897, un homme a-t-il pu traverser les frontières de la réalité alors que la théorie même à la base de ce voyage était inconnue à cette époque ? Le mystère reste entier. En revanche, nous possédons un peu plus d'éléments en ce qui concerne l'humain qui a fait ce fantastique voyage. Nombre d'enquêtes et de recherches ont en effet établi qu'il s'agissait de James Sven Guderson, un anglais d'origine suédoise qui a disparu à Londres sans laisser aucune traces le 28 novembre 1896. Il devait apporter ce jour-là les pistolets qui devaient servir à un duel. Témoins et duellistes ne devaient jamais le voir arrivés. Après maintes recherches, les autorités ont conclues qu'il avait dû être attaqué sur le chemin, qu'on lui avait subtilisé les armes et qu'on avait dissimulé son cadavre. Nombre de détails nous amènent à penser qu'il s'agit bien de ce Guderson qui, le premier, fit le grand saut. Ironiquement, Guderson habitait à quelques mètres du domicile de Herbert Georges Wells, le célèbre auteur de science-fiction qui écrivit notamment LA MACHINE À EXPLORER LE TEMPS. Cette coïncidence permit d'ailleurs à John Chen de composer son réjouissant roman UN SAUVAGE PARMI LES SINGES (Ed. NovaStella) où il liait les deux faits. Nous vous conseillons la lecture de ce petit livre fort bien écrit.
Comme de bien entendu, le texte présenté aujourd'hui est fidèle à la traduction établie par Frédéric Norson dont le travail sur la langue simienne reste incommensurable et incontournable. Néanmoins, il nous a paru nécessaire de modifier certaines traductions au vu des deux siècles de recherches linguistiques effectuées depuis.
 

Comme mes chers lecteurs le savent bien, j'aime à me réveiller de bon matin, loin de toute l'agitation qu'engendre le réveil des activités simiennes. Ce jour du 3 décembre 1877 n'avait pas dérogé à la règle. De ma fenêtre, je scrutais la nuit et les étoiles. Au loin, le doux souffle des vagues atteignant la plage se faisait entendre. L’air était frais, mais la sensation de mes poils se hérissant m'était agréable. A la lueur de ma lampe à pétrole, je profitais de ce calme que seule la jungle peut procurer aux habitants de Donedon pour m'occuper de ma correspondance. Néanmoins, vers 5h30, on vint sonner à la porte de ma hutte (1). Il s'agissait du constable (2) Solomon Pratchett, ce brave jeune policier qui m'a maintes fois épaulés dans des entreprises ardue pour arrêter divers esprits criminels retors. A ce moment, il faisait grise mine. Il me demanda de m'apprêter car l'on demandait mon expertise le plus rapidement possible sur les lieux d'un crime. Je lui obéi avec la plus grande célérité, enthousiasmé à l'idée d'un nouveau mystère. En quelques sauts et balancements, nous fûmes arrivés à destination. Il s'agissait  d'une haute hutte de bois blanc qui comportait quatre niveaux. Chaque niveau disposait de larges terrasses luxuriantes, indiquant un haut niveau de vie. Rapidement, nous gravîmes les échelles pour rejoindre le troisième étage. Nous traversâmes la terrasse et entrâmes dans le salon où nous attendaient quelques policiers autour d'un corps ensanglanté. Il s'agissait d’une vieille guenon dont les traits étaient pourtant nobles, même dans l'impassibilité de la mort. Je me penchais au-dessus d'elle. Le sang maculait le poil noir de son ventre.
- Comment est-elle ..., commençais-je avant de sentir sous mes doigts la plaie qui avait causait l'évidente hémorragie.
Je sortis ma loupe de ma sacoche. Il s'agissait bel et bien d'un trou, un trou net parfaitement dessiné sur la peau. Je retournais le corps avec l'aide de Pratchett. Le même trou se trouvait dans son dos, comme si le pauvre être avait été transpercé par une barre métallique.
- Voilà une blessure bien étrange, fis-je. Qui est-ce ?
- La baronne Wellington, vieille fortune un peu en désuétude, répondis un jeune policier qui me mis sous le nez un drôle d'objet. Il s'agissait d'un tube métallique, ouvragé de pièces dorées, recourbé à une extrémité fabriquée en bois.
- Qu'est-ce que c'est ? demandais-je, tout en devinant que mes interlocuteurs n'en savaient guère plus que moi.
- On a trouvé cela dans ce coin de la pièce, me répondit-il en me désignant l'endroit.
J'enrage que la police n'est pas encore adoptée une procédure scientifique d'analyse des lieux des crimes. L'expérience m'a montré plus d'une fois que la connaissance exacte du décor d'un drame permettait d'en comprendre le déroulement des faits passés. Déplacer un objet était la pire chose que l'on pouvait faire. Aussi pressais-je mal poliment le jeune officier de me montrer la place exacte où il l'avait trouvé. Rougissant, il recula et m'indiqua précisément l'endroit. Je m'emparai abruptement de l'objet et l'examina en m'approchant du coin indiqué par le policier maladroit. Aussi admirable soit-il, Pratchett a cependant la désagréable habitude à me suivre et à guetter tous mes gestes lorsque je suis en pleine réflexion. Il ne dérogeait ici pas à la règle. Néanmoins, je fis abstraction de sa présence. Je remarquai le long du tube creux un petit morceaux un petit morceau de bois blanc. En l'approchant pour mieux l'observer, je remarquai une odeur au bout ouvert du tube. C'était une odeur particulièrement caractéristique que je reconnus entre mille; celle de la poudre, cette poudre explosive dont j'ai vu le effets dans les mines de Ketal (3). Indiscutablement, la même senteur. Je m'en ouvrais à l'assistance qui n'osa émettre aucune opinion, tout comme moi d'ailleurs. En examinant le coin du mur indiqué par le jeune policier, je remarquais ce à quoi je m'attendais: une entaille dans le mur. L'objet avait bel et bien était projeté avec violence vers ce coin de la pièce et avait rebondi contre le mur. Je retournais au corps. Ce que j'avais superficiellement noté sur le moment se confirma. La victime s'était débattue avec force. De nombreuses touffes de poils l'entouraient. Pourtant, en les examinant de plus près, je ne pouvais que faire la conclusion qu'il ne s'agissait que et uniquement que de ses propres poils. Aucun n'appartenant à l'agresseur.
- Voilà qui est étonnant, prolongea inutilement Pratchett lorsque je le lui fis remarquer. Cela m'évoque ces rumeurs que l'on colporte beaucoup en ce moment dans les bas-fonds.
Je m'étonnais car je n'étais absolument pas au courant.
- Une rumeur ?
- Celle d'un démon, d'un animal à deux jambes, complètement imberbe, à la peau rose comme les crevettes. Il aurait une coiffe jaune et pousserait des cris étonnants. Bien sûr, nous n'en avons pas tenu compte. Vous savez la propension à l'alcoolisme qu'on les gens des bas-quartiers, mais c'est revenu suffisamment souvent pour que je me pose maintenant la question. (4)
Chers lecteurs, vous connaissez mon opinion sur les rumeurs, les contes que l'on se narre au coin du feu et que la vie urbaine n'a pas réussi à extirper du coeur campagnard de nombre de nos compatriotes. Je balayais ces sottises d'un revers de main. J'avais tort cependant, comme le futur l'a démontré. Dominant le cadavre, j'essayais de comprendre l'enchaînement des faits, la mécanique des événements. Soudain, mon attention fut attirée par un point noir sur le mur en face de moi. Je m'y approchai. Fiché dans le bois, un petit morceau de métal aplati. De ma fidèle sacoche, je sortis des pincettes. Après quelques efforts, je l'extirpais de son trou. Pratchett et les autres policiers m'entourèrent pour examiner cette trouvaille.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda finalement le jeune policier que j'avais houspillé un peu auparavant.
J'avouais mon ignorance, mais je remarquais les traces de sang que ce petit morceau de métal portait. Soudain, une théorie se fit jour. Je fis tressautais mon indice dans la paume de ma main avec un sourire satisfait que ne manqua pas de remarquer Pratchett.
- Vous savez de quoi il retourne, n'est-ce pas ?
Je me doutais fortement de ce qui s'était passé, en effet, mais toute à ma satisfaction personnelle, je ne réalisais pas sur le moment les conséquences de ma découverte. Lorsque cela m'apparu, j'invoquais les Dieux pour la première fois depuis des décennies.

*

Quelques heures plus tard, j'accueillais Pratchett dans mon appartement. Il était exténué et dégageait une certaine odeur de poissons, ce qui m'indiqua sans qu'il ait besoin de le préciser qu'il venait des bas-quartiers proches de la côte. Il m'expliqua qu'il avait tenté de suivre la piste de cette rumeur du démon glabre, mais sans succès.
- J'en suis fort désolé, mon cher ami. Pour ma part, je me suis livré à un travail d'analyse de l'objet que nous avons trouvé. J'ai notamment réussi à le démonter pour en comprendre l'utilité.
- Et alors ? me demanda le constable impatient.
Je pris une profonde inspiration avant d'annoncer la nouvelle.
- C'est tout à fait ce que je craignais. Cet objet est un appareil destiné à propulser des projectiles métalliques grâce à de la poudre noire. Et cela, dans le but de blesser, voire de tuer (5) !
Pratchett resta un long moment silencieux devant l'implication d'une telle découverte. Il se faisait probablement les réflexions que je m'étais déjà faite au cours de la journée. Pour la première fois, quelqu'un avait pensé, conçu et fabriqué  une mécanique avec pour seul objet la mort. Quel esprit pervers, sadique pouvait avoir atteint un tel degré d'abjection ? C'est cette pensée qui m'avait obligé à revoir mes théories sur ce fameux démon glabre. J'amenais Pratchett à mon établi recouvert des pièces de la Mécanique de Mort comme je l'appelais en mon for intérieur. Je lui montrais notamment la courte partie en bois.
- Regardez, sur ce manche, on distingue des empreintes de doigts sales. En les examinant, j'ai découvert comment cette machine marchait, mais aussi et surtout qu'il ne s'agissait pas d'un singe qui l'avait tenu.
Le pauvre Pratchett failli s'étouffer.
- Pas un singe ? Vous voulez dire un animal ?
Je fis non de la tête.
- Aucun animal n'aurait l'intelligence pour fabriquer et manier une telle arme. Non, il s'agit d'un être qui nous ressemble, mais qui est sensiblement différent de nous.
- Le démon glabre ? fit mon ami, après un moment d'hésitation.
- Sans doute, répondis-je. Même s'il me coûte de l'admettre, je crains que cette légende n'ait un fond de vérité. Voiçi ma théorie. Pour je ne sais quelle raison, il a attaqué Lady Wellington. Ils se sont battus, il a tiré. La baronne a réussi à le désarmer dans un dernier sursaut avant de s'effondrer. Paniqué, il a du s'enfuir.
Pratchett médita un moment là-dessus, mais le fil de ses pensées fut interrompu. Tel un Deus Ex Machina, un policier venait de frapper à ma porte. Affolé, il était venu cherché le constable. On venait de repérer le démon glabre !

*

La nui venue, la poursuite continuait à travers Donedon. A la lumière de la lune et celle des lampes à gaz, toute la ville recherchait depuis des heures le démon glabre. Lorsqu'on regardait vers les bas-quartiers, on voyait même la lumière des torches enflammées traçait les lignes des rues en une réminiscence des gravures illustrant la chasse aux Griots du XVIéme siècle. Moi-même, j'arpentais le quartier ouvrier de Konton avec Pratchett. Depuis la première alerte, personne ne l'avait aperçu. La fatigue aidant, je commençais à croire que nous étions à la recherche d'un fantôme, mais je repensais au cadavre de la pauvre Lady Wellington et à l'obscène mécanique qui s'étalait sur la table de mon laboratoire. Soudain, un cri retentit à quelques mètres de Pratchett et de moi-même. Nous nous précipitâmes avec, sur nos talons, quelques policiers tenant déjà solidement leur matraque à la main. Un jeune singe d'une dizaine d'années se blottissait dans le renfoncement d'une porte. A notre vue, il tendit le bras pour nous indiquer la direction d'une petite échelle, au bout de la ruelle, qui menait au toit d'une hutte basse que nous atteignîmes rapidement. Il y faisait particulièrement noir, le niveau supérieur nous cachant la clarté de la lune. Ce toit était une véritable porcherie où s'entassait tout un bric-à-brac de meubles en rebuts et de déchets en tout genres. Soudain, un crissement se fit entendre. Nous braquâmes les lumières dans la direction de ce bruit.
Il était là.
Caché derrière un tonneau, il nous lançait un regard de terreur, comme seules les bêtes traquées savent en faire. J'eus pitié de lui, mais je remarquais bien vite qu'il avait à la main une autre de ses fameuses Mécaniques de Mort. Aussitôt, j'invitais mes compagnons à ne pas avancer plus loin. Nous restâmes tous immobile sur ce toit. Deux mondes différents se faisant face à face.
Pour je ne sais quelles raisons, je me mis à lui parler. Je lui demandais de se calmer, de ne pas avoir peur, de lâcher cet appareil qu'il avait à la main. Mais ma voix semblait l'effrayer encore un peu plus. Pourtant, lui-même se mit à parler ! Je jure devant les Dieux qu'il s'agissait bien d'un langage organisé, et non de simples borborygmes sauvages, comme on a pu le soutenir plus tard. A l'entendre, je frissonnai. J'étais malgré tout décidé à établir un contact avec cet être incroyable. Je m'approchai donc encore un peu, mais mon mouvement lui fit prendre peur. Il leva son appareil et le mit en action. Seuls mes réflexes me sauvèrent. Je me jetais à terre. Par chance, il n'y avait personne d'autres derrière moi et le projectile alla se perdre. Voyant qu'il m'avait raté, la créature paniqua. Elle se jeta hors de sa cache et tenta de passer à travers le groupe de policiers. Mal lui en prit. Un officier massif se planta devant lui, le bloquant net. L'agent tenta de le saisir, mais l'être se débattit. D’un coup de coude, il frappa le policier. Ces collègues tentèrent alors eux aussi de ceinturer l'hystérique, mais il se débattait tellement qu'ils commencèrent à faire usage de leurs matraques. La créature était cependant bien plus chétive que nous et je dois avouer que les policiers n'ont pas fait montre de mesure. En quelques instants, le démon furieux  se transforma en poupée de chiffon. Il s'écroula. Dans le feu de l'action, un des policiers l'avait frappé à la tête. J'écartais un des policiers pour me porter à son secours, mais cela était inutile. J'aperçus de la matière grise mêlée au sang qui s'écoulait de sa blessure.
Il était mort.

*

Son corps fut transporté au Musée Royal des Sciences Naturelles où il fut étudié. Les journaux se sont fait depuis l'écho de ces différentes caractéristiques extraordinaires comme sa peau entièrement nue (à part ces longs et fins poils jaunes qu'il avait sur le crâne), son visage plat, son dos si droit ou ses bras si courts. Des scientifiques du monde entier se sont penchés sur ce spécimen unique. Bien sûr, de nombreuses théories ont été échafaudées quand à son origine. Peut-être est-il  le représentant d'une race très ancienne qui aurait survécu jusque-là  dans le plus grand secret. Il s'agit peut-être aussi d'un accident de la nature que des parents honteux auront abandonnés. A moins qu'il ne s'agisse d'un être venu de l'espace comme le suggère certains esprits fort imaginatifs. Il est fort probable que nous ne sachions jamais. Aujourd'hui, son corps est conservé dans le formol, au Musée, à la vue de tous. Les deux Mécaniques de Mort ont elles aussi étaient exposés lorsqu'il fut démontré qu'elles n'étaient plus dangereuses. Tous trois gardent donc désormais tous leurs secrets.

Titre original: Grom OaKek Ja
Traduit par Frédéric Norson
Copyright - Janvier 2227 - Editions des Nouveaux Mondes.

(1)   Frédéric Norson avait originellement traduit par « …de ma maison ». Hutte n’ayant plus le sens péjoratif qu’il avait à l’époque de Norson, nous préférons ce terme plus proche de la réalité. (NdE)

(2)   L’expression fait ici clairement référence à la littérature anglaise du XIX ième siècle. De nombreuses traductions récentes ont cru bon de le remplacer par le terme agent. Pour notre part, nous apprécions la référence et la maintenons. (NdE)

(3)   Correspond à notre Chine. (NdT)

(4)   Les villes simiennes sont construites par superposition de niveaux. Au fil du temps, les classes aisées construisent de nouveaux niveaux, laissant les classes plus pauvres dans les étages inférieures. Plus on est proche du sol, plus on est exclu. La même chose s’applique si l’on est plus ou moins proche des côtes. Les pêcheurs sont particulièrement déconsidérés. (NdT)

(5)   Rappelons ici que la société simienne s’est développée sans la notion d’arme manufacturée. Il n’est jamais venu à l’esprit d’un singe de construire un appareil destiné à blesser ou à tuer. Les policiers (on le verra dans la suite du texte) non que pour seul arme une matraque, vestige de la branche et du bâton. (NdT)

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