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Dans le carquois
7 décembre 2004

L'humour, c'est un travail d'arabe

- On me demande souvent: "Mais c'est quoi ton pays, la France ou le Maroc ?" et je réponds: "Les deux. Est-ce que tu choisis entre ton père et ta mère ?".

- Hier, vu le DVD du dernier spectacle de Jamel Debbouze, 100% Jamel Debbouze. Autant on peut déplorer ces excés sur les plateaux télé (derniérement sur le plateau de Cauet), autant on ne peut pas nier que sur scéne, il est très bon. Le petit bonhomme saute, court, grimpe, remplit toute la scène de sa présence. Une performance physique qui se paye malheureusement sur la fin, un peu moins punchy. Mais le principal intérêt n'est pas là, mais bien dans les textes. Avec une finesse qu'on ne lui soupconne pas toujours de prime abord, il se livre à une analyse de sa vie et de son environnemnt. Il dépeint les réactions de son entourage par rapport à sa célébrité, ce qui a changé dans sa vie. Une grosse part du spectacle est bien sûr consacré à la "banlieue" et au racisme. Si, parfois, il fait un peu preuve de condescendance vis-à-vis de la délinquance, il reste quand même un observateur avisé de la vie dans les quartiers chauds. Tour à tour cruel (lorsqu'il s'attaque à l'erreur judiciaire de l'affaire Omar Raddad) ou touchant (lorsqu'il s'agit de son père, qu'il ne ménage pourtant pas), Jamel parcourt l'éventail de l'humour dans un exercice difficile qu'il l'un des rares à France à pratiquer aussi bien: le "stand-up". Pas de sketches délimités où le comique joue un ou plusieurs personnages. Simplement, un long propos adressé au public. Le public est d'ailleurs une part importante du spectacle puisque ses réactions sont aussi l'occasion pour l'acteur de jouer au petit jeu des vannes qu'il maitrise très bien. Dans le DVD, il y a aussi bien sûr la première partie, assurée par le jeune Tomer Sisley. Pas aussi à l'aise (forcément) que Debbouzze, mais faisant déjà preuve d'un bon talent comique. Avec un humour quand même plus pointu qui n'a pas toujours trouvé écho avec le public, il se moque de son état mi-juif, mi-arabe (la part la plus drôle), de la religion et de la publicité (comme quoi, il y a encore une ombre imposante sur la scéne de l'humour français). Sisley, avec de labouteille fera sûrement une belle carriére.

- Plus rare qu'un inspecteur des impôts sympa, une réunion Tsunami, ce fanzine qui se monte tout doucement à Lisieux. J'y ai donc enfin pu déposer l'article sur Ed Brubaker et le projet de couverture. Pas pu rester longtemps, mais on a quand même évoqué avec Stéphane Leclanche l'idée d'une série super-héroique et d'une autre qui serait un road-movie. Evoquer seulement, car à la vitesse où vont les chose...

- Autre réunion de journal avec la première rencontre  pour un projet de journal citoyen et culturel à Lisieux initié par Benjamin Ball et Pascal Chapelle, syndicaliste et élu vert de la ville. Des premières idées d'articles (sur le projet avorté -pour le moment- de La Filature, sur le droit du Travail, sur la gestion des déchets) et quelques considérations techniques. On part sur un petit fascicule bimestriel de 4 à 8 pages, format A5, dont le nom de travail est "Comment ?". Le problème qui s'est principalment posé, c'est le risque de transformer ce support en tribune libre pour tout à chacun. On est parti pour l'instant sur la solution de ne signer aucun article personnellement, mais d'assumer tout le contenu en tant que Comité de Rédaction. Prochaine réunion le 5 janvier.

- Pour finir, le jeu de mots le plus pourri de l'année, attrapé au vol ce matin sur RTL et dû à l'innénarable Nagui. Je ne resiste pas à l'envie de vous le faire partager: "Il y a les fées qui flottent et il y a les fées qui se coulent".

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