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Dans le carquois
4 avril 2010

-> Rencontre lexovienne

Michael_Minerbe_03_04_2010_01Hier, le dessinateur Michaël Minerbe dédicaçait sa série CHESS (Les Humanoïdes Associés) à la librairie La Plume au Vent. L'occasion de pousser un petit cocorico car l'auteur est un lexovien de souche. L'occasion également de parler de ce diptyque qu'est CHESS, scénarisé par les frères Bruno et Sylvain Ricard.
Christof Anatoli Dorvechess, dit Chess, est un ancien des Forces Spéciales devenu mercenaire. Dans un futur proche où unChess_01_cov astéroïde a rayé les Etats-Unis de la carte, il se vend au plus offrant, aussi bien à la pègre qu'aux nouvelles puissances, le monde arabe et la Chine communiste. Sa nouvelle mission, au début de l'intrigue, l'amene à attaqué un camp militaire où est détenu un jeune garçon que de nombreuses factions semblent convoitées. Flairant le bon coup financier, mais ignorant tout à son sujet, il embarque le môme pour une longue fuite à travers l'Asie Centrale, devenant ainsi le pion d'une partie d'échecs grandeur nature entre un espion arabe et un général chinois.
Sur un pitch qui rappelle furieusement le BABYLON BABIES de Dantec, les frères Ricard file la métaphore entre espionnage et jeu d'échecs (rappelons, pour les non-anglophiles, que Chess est le nom des échecs en anglois). Le rapprochement s'effectue plutôt de belle façon dans le premier tome où l'action et les manigances politiques sChess_02_cove répondent de manière efficace.  Le deuxième tome verra malheureusement le délitement de ce procédé avec une intrigue qui s'effiloche au fil des pages, pour expédier le final en quelques coups de cuillère à pot dans la dernière ligne droite. Cette conclusion hâtive s'explique sans doute par les problèmes qu'ont connus les Humanos l'année dernière, forcant vraisemblablement les scénaristes à boucler rapidement une histoire prévue pour s'étaler sur un plus grand nombre de tomes. Entre une série inachevé et une série trop vite conclue, il a sans doute fallu choisir. En tout cas, il faut admettre que la précipitation se sent également sur le dessin, dans les dernières pages du second opus. Un dessin qui, par ailleurs, vaut largement le coup. J'ai d'ailleurs pu agréablement échanger avec le dessinateur à ce sujet hier. Il expliquait avoir opté pour deux techniques différentes d'encrage entre les deux tomes. L'un au Rotring, plus carré, l'autre au pinceau, plus délié. J'avoue, au final, une petite préférence pour le premier, peut-être moins séduisant au premier coup d'œil, mais qui installe une agréable ambiance de paranoia froide, idéale pour ce gPICT0934enre de thriller. Pour autant, avouons que le monsieur est talentueux avec un crayon en main et je ne résiste pas à l'envie de vous montrer ma dédicace. Et de vous inviter à surveiller son nom dans les librairies dans les prochains mois.

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