-> Lu CAPTAIN MARVEL #1-5
Après son retour durant
CIVIL WAR, on avait un peu perdu de vue Captain Marvel. Il faut dire
que son retour avait fait grincer bien des dents. D'abord parce que
sa mort dans les années 80 avait été un moment fort. Dans une
histoire touchante et pleine d'émotion, Mar-vell, le héros de la
race Kree, s'éteignait d'un cancer, après avoir passé une bonne
part de son existence à protéger la Terre. Depuis, il était devenu
un peu un intouchable de la résurrection. Alors que le premier
super-héros venu ressuscite à tour de bras (cf. post d'hier), faire
revenir Marvel, c'était désamorcer une des plus belle mort (si on
peut s'exprimer ainsi) des comics. Ce fut pourtant chose faite durant
CIVIL WAR, en catimini, dans un numéro annexe, sans que personne n'en
ai franchement grand chose à faire. Pour ne pas trop 'aliéner les
fans (qui, de toutes façons n'étaient pas là), les éditeurs
trouvèrent la parade. Le Captain qui faisait son retour venait du
passé, du temps où il était encore vivant. Un magnifique paradoxe
temporel un peu insurmontable car Marvel devait donc absolument
revenir ensuite dans le passé pour y mourir. Ce faisant, on faisait
de Captain Marvel un personnage tragique (puisque se sachant déjà
condamné) mais ingérable, car comment expliquer qu'il ne cherche
alors pas à se soigner dans notre temps ?
Visiblement embêté,
les scénaristes vont laisser pourrir l'affaire un petit moment avant
de s'en dépatouiller dans cette mini-série écrite par Brian Reed
et illustrée par Lee Weeks. Hanté par un tableau ("L'entrée
d'Alexandre dans Babylone" par Charles Le Brun) qu'il ne cesse
de scruter, Marvel y cherche un sens à sa vie dans un monde qui a
changer et qu'il ne connait pas. Il va finir par y trouver sa
véritable identité, bien plus commode à gérer, même si très
prévisible. Brian Reed nous apprend donc qu'en fait Captain Marvel
n'est pas du tout celui que l'on croit, retirant ainsi à ses
collègues scénaristes une belle épine du pied. Qui plus est, il le
fait au sein d'une intrigue dense et enlevé, bien mené, avec de
bons dialogues. Et comme on ne chantera jamais assez les louanges de
Lee Weeks, dessinateur au style classique et d'une grande beauté, on
se dit qu'au final cette mini-série, qui, à l'origine, était
simplement destiné à rapiècer une boulette éditoriale, vaut
largement le détour.