Arlésiens
-> Vu CASQUE BLEU de
Gerard Jugnot.
L'idée de placer des
personnages de comédies au coeur d'un conflit civil avait de quoi
séduire. C'est un peu LES BRONZES au coeur des Balkans. Sous couvert
d'un film léger, opposer au spectateur la réalité cruelle de la
guerre. Hélas, hormis une scène où les protagonistes traversent
les ruines du conflit sous un air d'Edith Piaf (4 ans avant
Spielberg, signalons-le), la dénonciation est quand même molle du
genou. Parce que Jugnot reste toujours dans l'optique de faire une
comédie, les personnages sont trop caricaturaux pour que l'on ait
peur pour eux. Malgré le danger, leurs caractère n'évoluent pas,
restant des archétypes comiques bas du front. On sait qu'il ne leur
arrivera rien. Trop sage, Jugnot n'a pas oser aller jusqu'à
sacrifier un de ses personnages, les victimes du conflit se limitant
aux autochtones et à un chien. Le métrage en perd du coup
énormement en impact. La seule note un peu polémique du film se
cache en fait dans son titre. De casques bleus, il n'y en pas dans le
film, sauf à la toute fin, quand tout est terminé. Une manière
acide de pointer la relative inutilité de ces forces armées, mais
impuissantes. C'est bien peu pour un film qui aurait pu être
beaucoup plus original que ça.