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Dans le carquois
9 janvier 2009

C'est la lutte finale!!

->Vu DERNIER MAQUIS de Rabah Ameur-Zaimeche.
Dernier_MaquisDrame social, DERNIER MAQUIS raconte, par plan-séquence, la vie quotidienne dans une petite entre prise de palettes de la région parisienne. Une petite entreprise qui se divise entre la manutention de palettes, dominée par des ouvriers de l'Afrique Noire et la mécanique, dominée par des ouvriers arabes. Tous sont musulmans, ou rêve de le devenir, comme le personnage dont les mésaventures de sa conversion, à la fois cocasses et pathétiques, occupent la première partie du film. Pour le bien être de ses employés, le patron de l'entreprise (Rabah Ameur-Zaimeche) décide de financer une mosquée, dont il nomme l'imam. Les ouvriers de la manutention s'en félicite, ceux de la mécanique se méfient de la connivence patronat-religion.  Et ils ont raison, car l'imam suit les indications du patron. Drôle de bougre, celui-là. Nommé Mao, un patronyme qui peut s'entendre comme le chef de la révolution communiste chinoise ou comme le diminutif du prophète Mahomet. Il pilote l'imam, mais se soucie de ses ouvriers. Il négocie une augmentation avec les ouvriers de la manutention par l'intermédiaire du « chef du village », car les musulmans d'Afrique noire reproduise à l'intérieur de l'entreprise l'organisation d'un village tribal. Mais il tente également de fermer la partie mécanique. Un geste qui va pousser le dernier segment du film. Les ouvriers de la mécanique se refuse au sort du chômage et organise un blocus de l'entreprise.

Y arriveront-ils ? On ne le saura pas. Le film s'arrête avant. Il n'est qu'une tranche de vie. Un morceau  de la vie de l'entreprise filmé en long plan-séquences contemplatifs et naturalistes. La plupart des acteurs sont amateurs, les scènes souvent improvisées. Pourtant, les plans sont particulièrement bien travaillés. L'esthétique, au sein d'une entreprise pleine de palettes uniformément rouge, particulièrement mise en valeur. La palette est d'ailleurs un symbole. C'est l'outil qui permet de transporter en gros tous les produits de consommation. C'est un peu le socle physique de la vie économique. DERNIER MAQUIS est un drame prolétarien qui interroge le lien entre travail et religion, travail et immigration, comme à la fin du XIXème siècle avec la religion catholique et les vagues d'immigration italiennes, espagnoles ou polonaises. DERNIER MAQUIS ou l'esprit de Zola toujours vivant à l'orée de 21éme siècle.

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