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Dans le carquois
18 novembre 2004

L'homme démoli

- Tu vas me dire comment on se sert de ces putains de coquillages, oui ou merde ?

Les années 80 ont été une decennie dominée par les films d'action pétaradants. Un marché que le nabab Joel Silver a gouverné pendant des années. Avec des régles ultra-simple: un héros sans peur et de gros bicotos, un (ou des) méchants très méchants, du gunfight et de l'explosion à foison, des punchlines bien senties pour faire marrer le public et quelques placement de produits, histoire de boucler le budget pyrotechnie. Bref, le cinéma que l'on dégueule à longueur de journées en secouant la tête (attention aux éclaboussures) et en disant: "Ils sont cons, ces Américains!".

Reste que malgré tout, cette recette nous a valu quelques monuments du cinoche comme PIEGE DE CRISTAL ou sa veritable suite UNE JOURNEE EN ENFER et des vraies bonnes surprises comme ce DEMOLITION MAN rediffusé mardi sur TF1 (ça, lui a fait tout drôle à ma télé de revenir sur la premiére chaine, aprés des semaines d'évitement !). Réalisé par un branquignol qui a peu produit depuis (jetez un coup d'oeil à sa fiche IMDB pour rire) et porté par une star devenu has-been total, ce film reste quand même un OFNI. S'éloignant de l'esthétique mad maxienne à l'oeuvre durant les 80's et le début des 90's (même si elle est utilisé au début et qu'elle créve l'écran avec les costumes des rebelles), DEMOLITION MAN reprend à son compte une influence plutôt asiatique, prémices de la révolution qui secouera le cinéma mondial avec MATRIX. Etonnant quand on sait à quel point l'Amérique a vecu dans la peur du miracle économique japonais durant les années 80. Bon, certes, maintenant, décors et costumes font plus penser  à un épisode de STARGATE  qu'à un blockbuster, mais là aussi, une autre révolution commencait à pointer son nez, celle de la technologie numérique.

L'autre point nouveau du film, c'est son humour qui en font plus une comédie qu'un film d'action ou de SF. Grâce à cet humour, le film parvient à parodier les autres films d'action de l'époque en mettant une certaine distance avec la violence (même si cette violence restait le fond de commerce du film) et en fustigeant quelques traits de la société américaine comme le politiquement correct (le code de vocabulaire, le régime strict, le tabou du sexe), la suprématie des marques (Pizza Hut) et l'entrée d'Hollywood dans la politique (Schwarzy en président). Dés lors, il n'est pas étonnant de voir au générique le nom du scénariste Daniel Waters, auteur entre autres de BATMAN RETURNS et de HUDSON HAWK. Des films plus intelligents que la moyenne. Pas étonnant donc qu'il n'est pas fait carriére. Ce mec était sans doute trop en avance sur son temps.

 

 

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Commentaires
L
Je ne disais pas de mal de Stargate. Je soulignais simplement l'évolution technique: les SFX qu'on pouvait trouver à l'époque dans un film à gros budget, on les retrouve maintenant dans une série télé au budget honnête.
L
Toi tu dis pas du mal de stargate, d'abord. Ensuite Hudson Hawk c'est très loin d'être un film intelligent. Il aurau au moins eu le mérite de mettre à l'écran de frangin de Sly : eh oui le mafieu du film est un Stallone.
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