Lu DC SAGA HORS-SERIE #1:

SUPERMAN #13-14, SUPERBOY #14-15, SUPERGIRL #14-15: Les choses sérieuses commencent donc pour la nouvelle équipe créative de SUPERMAN, Scott Lobdell et Kenneth Rocafort, avec carrément un cross-over avec la Super-Family, c'est-à- dire Supergirl et Superboy. Bon, d'entrée, les dessins de Rocafort sont largement plus péchus que ceux de Merino ou de Jurgens. Narrativemment, y a plein de problèmes, notamment sur sa mise en page qui est bordélique à souhait. Néanmoins, j'aime plutôt bien, ça fonctionne à l'énergie. Et puis, Rocafort, c'est un designer. Les machines, le high-tech, c'est son truc. Et sur Superman, qui a un environnement SF, ça passe nickel. Rocafort, c'est un peu le nouveau Whilce Portacio, en somme. Grosses carences narratives, mais un dessin pur qui claque à la figure et qui vous emmène vraiment ailleurs. Si on rajoute les toujours superbes dessins de Mahmud Asrar sur SUPERGIRL (qui, eux, n'ont pas besoin de commentaires, parce que c'est toujours du taf de très, très haut vol), on pourrait croire que ce cross-over est excellemment bien dessiné, mais ce serait faire l'impasse sur les médiocres épisodes de SUPERBOY. Passe encore la prestation sans panache de R.B. Silva, le dessinateur régulier du titre,sur le numéro 14, mais le numéro 15, lui, est franchement laid. Et pourtant, y a du Ron Frenz et du Roger Robinson dedans. Mais là, l'editor n'a visiblement pas fait son boulot en empilant les dessinateurs sans se soucier de comment ça allait rendre. Roger Robinson est un bon dessinateur, son run sur BATMAN: GOTHAM KNIGHTS il y a une dizaine d'année était vraiment chouette. Mais c'est avant tout un narrateur. Le découpage, il fallait lui laisser. J'ai rien contre Ron Frenz, mais pourquoi aller chercher un autre type alors que le gars qui est là sait déjà faire ? C'est à la finition qu'il fallait trouver quelqu'un, parce que par contre, Robinson, c'est pas un bon encreur du tout. Et on évitera de parler de ses grouillots qui dessinent deux-trois planches par-çi, par-là, en cassant complètement le fil de l'épisode. Et si encore, il n'y avait que ça. Parce que bon, ca a beau être ce bon vieux routier de Tom de Falco, son Superboy est quand même super chiant, toujours à chouiner et à se laisser porter. Parce qu'au bout du compte, si je comprends bien, arrivé au numéro 15 de la série, il n'y a toujours pas de statu quo. Et on se plaignait du rythme lent de SUPERGIRL. Pire, entre Lure, Bunker, les Teen Titans et Superman, il semble que Kon El soit incapable de se débrouiller tout seul dans sa propre série. C'est dire si ils ont l'air inspiré par le personnage, chez DC. Vraiment, SUPERBOY, c'est la série la plus faible du lot pour le moment. A contrario, Lobdell fait preuve d'un vrai métier: ses personnages sont bien caractérisés et vont, du coup, au bout de leur logique (cf. le coup de sang de Clark au Planet), les relations entre les personnages sont approfondies, avec un retour du soap opera qu'on avait un peu perdu de vue sur le titre, tout comme l'humour d'ailleurs. En somme, il apporte un coté sitcom pas désagréable du tout. A coté de ça, il met en place des trucs interessants comme le docteur Veritas et son complexe de recherches qui amène un décorum SF qui manquait aussi au titre. Bref, même si les auteurs précédents étaient de louables faiseurs, la paire Lobdell-Rocafort apporte un souffle nouveau et bienvenu. Mike Johnson, sans son compère Michael Green dorénavant, continue quand à lui, sur sa lancée. Mine de rien, sous sa plume, Supergirl fait preuve d'un charisme certain, qui du coup, enfonce encore un peu plus ce pauvre Superboy. Je sais pas où va ce cross-over, mais il m'aura au moins apporter une chose: la certitude que je peux laisser de coté la série du clone de Superman sans aucun regrets.

-> Le retour du vrai Homme d'Acier

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