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Dans le carquois
21 janvier 2016

-> Le nouveau Warren est arrivé ?

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TREES, t.1 : EN PLEINE OMBRE (Warren Ellis/Jason Howard), Urban Indies.

" On ne peut pas planter un bâton de cette taille sans désorganiser l'écosystème et la stabilité du secteur."

Voici le nouveau bébé de Warren Ellis. Il nous propose de nous emmener, cette fois, dans un futur proche, dominé par l'ombre des Arbres, ces immenses artefacts extra-terrestres, tombés un beau matin sur Terre et qui, depuis dix ans, n'ont jamais dévoiler leurs secrets. Mais si ceux-ci semblent immobiles, les petits êtres humains, eux, fourmillent dans leurs ombres et Ellis se fait entomologiste, observant les faits et gestes de plusieurs d'entre eux. Un candidat à la mairie de New York qui a des comptes à régler, un vieil agent secret italien qui noue une relation particulière avec une jeune manipulatrice, un jeune artiste chinois taraudé par sa sexualité, un scientifique obsédé par l'étude des Arbres, un président de pays africain, las de jouer le jeu de la diplomatie internationale et qui va se servir d'un Arbre à son avantage... Tous ces personnages vont évoluer, influencés par les Arbres d'une manière ou d'une autre, jusqu'à ce que toutes les cartes soient rebattues dans de grand accès de violences dont Ellis a le secret. Cette série renoue donc avec la veine sociologique de TRANSMETROPOLITAN qui lui va si bien. Politique, géopolitique, science, sexualité, transhumanisme, il brasse nombre de thèmes qui lui sont chers sur un mode prospectiviste. Mais si Ellis a pu parfois se reposer sur ses acquis (caractérisations répétitives, décompression/surcompression inutiles des intrigues), içi, il parvient à s'en éloigner. Rarement il aura pris autant de temps pour présenter ces personnages, et cela fait un bien fou de voir qu'il peut écrire autre chose que des archétypes cyniques, passant leur temps à cracher sur la bêtise de leurs contemporains. Ses protagonistes sont plus humains et plus enclins à partager leurs émotions. Ce qui n'empêche quelques dialogues bien sentis, qu'on se rassure. D'un point de vue graphique, c'est plutôt pas mal. Jason Howard a certes un style un peu cartoony, mais son encrage très hachuré lui permet de maintenir une ambiance sombre qui sied très bien au bouquin. Et son dynamisme éclate lors des scènes d'action, avec une inspiration manga évidente. Voilà donc une série qui démarre sous les meilleures auspices. Elle nous prouve que Warren Ellis sait éviter le piège de l'auto-caricature. Les prochaines livraisons nous diront si il est bien sur le chemin du renouvellement.

 

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